Comme un rock star !
Après des semaines d’enfer où il n’a jamais été blanchi de ses accusations d’agression sexuelle ou de viol sur une femme de chambre d’un hôtel new-yorkais, mais sous pression, les poursuites contre lui en sol américain ont été retirées. Flanqué de sa femme trop riche, DSK est arrivé à Roissy acclamé comme un rock star. L’il de glace, le sourire narquois, il a regardé tout le monde et s’est joyeusement laissé photographier, trop heureux de profiter enfin de sa liberté. Le comité d’accueil le regardait pousser son chariot et le téléspectateur canadien ou américain s’interrogeait. Comment cet homme qu’on qualifie de tout puissant avait-il pu se sortir aussi facilement du pétrin dans lequel il était embourbé ?
Aucun remords, aucune honte, aucune excuse. Entouré de sa cour, le roi trônait, le rock star se pavanait. Comme si rien ne s’était passé. Certains avaient presque pitié de sa femme qui accuse les fresques d’un mari infidèle avec sérénité, allant même jusqu’à la comparer à Hillary Clinton. Comparaison très boiteuse. Bill Clinton a failli perdre sa présidence, mais sa relation avec Monica Lewinski n’avait rien d’une agression. Monica était consentante. DSK devrait être couvert de honte, mais il n’en est rien. Il a toujours gardé espoir d’être candidat à la prochaine présidentielle française. Certains considèrent qu’il est la victime et qu’il a subi une terrible épreuve. Installé comme un pacha dans son confortable appartement de la Place des Voges à Paris, il est loin de faire pitié alors que sa véritable victime est traînée dans la boue et risque la déportation. Par un drôle concours de circonstances, du jour au lendemain, Nafissatou Diallo est devenue la femme à abattre.
Dans un livre publié en 2006, « Sexus Politicus », on décrivait DSK comme pratiquant un « art de la séduction, qui confine chez lui à l’obsession » et rapportant des informations circulant au sein de la police selon lesquelles DSK va parfois boire un verre aux Chandelles, une boîte libertine située dans le Ier arrondissement de Paris. Et sa femme, qu’on dit pourtant très intelligente, accepte tout ça avec le sourire, convaincue qu’il l’adore pour ce qu’elle est. Elle a sans doute raison, mais elle n’a pas fini de sourire pour la galerie et avaler de travers. Une autre affaire est en cours en France. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après la plainte déposée par l’écrivain et journaliste Tristane Banon, qui accuse l’ancien ministre de l’Économie d’avoir tenté de la violer à Paris en 2002.