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Entrevue avec Huguette Martineau

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Du Suez au Desert Inn, du Suez encore au Thunderbird aujourd’hui, Huguette Martineau en est à sa trente-cinquième année au service des Québécois. Elle n’a jamais quitté Sunny Isles, sa carrière se poursuivant à l’intérieur de dix rues. En un moment, incluant d’autres motels dont on lui confiait la responsabilité, elle opérait un grand total de 600 chambres. Un métier qui demande le respect de son public, comme elle nous le confie dans l’interview que nous publions.

De Huguette Martineau, nous voulons d’abord savoir comment s’effectuait les exercices de promotion pour attirer les Québécois à Sunny Iles…

Huguette.- Le propriétaire du Suez, monsieur Bob Lucas, a fait un arrangement avec Air Canada pour des voyages de groupes. Mais il y avait aussi des groupes qui venaient en autobus. Je te parle de ça, dans les années 69′ 70…

Bob Lucas et Gaston Moquin, si je ne m’abuse…

Oui, Gaston Moquin, qui est décédé maintenant. Il travaillait à l’époque pour le Suez. Ils ont fait un deal avec Air Canada avant même d’aller voir les agences. Le tour opérateur Touram allait ensuite voir les agences pour soumettre leurs programmes. C’est comme ça qu’on remplissait les avions et les autobus.

Mais Touram c’était quoi au juste ?

Le grossiste de Air Canada, qui est devenu Vacances Canada.

Et là, vous êtes arrivée…

En 1971

Et Lucas vous a envoyée sur la route…

J’allais cogner aux portes dans toutes les villes du Québec, je visitais les agences. Disons que ça leur faisait plaisir de recevoir de la visite de Miami…

D’autres motels ont suivi…

Le Hawian Isle a suivi. Les Casteways aussi.

Vous en gardez de bons souvenirs, n’est-ce pas ?

Avec les Québécois je n’ai jamais vraiment eu de mauvais souvenirs.

Quand même pas un métier facile…

Il faut que tu aimes ça. Si tu n’aimes pas ça, t’as pas d’affaire là. Ces gens-là, il faut que tu les aimes, parce qu’ils le savent si tu les aimes ou pas.

Beaucoup font de cas que des gens de la pègre se sont réfugiés en Floride quand ils sentaient la soupe chaude au Canada, comment se comportaient ces « mauvais garçons ».

Aucun problème non plus, au contraire. Il leur arrivait parfois, disons quand ils rentraient au Outrigger du Hawaian Isles de commander : « Une rafale pour tout le monde ! ». Ces gens-là payaient des drinks ça n’avait aucun bon sens. C’était un drink après l’autre…On s’en apercevait quand les gars étaient dans la place. Les bars fonctionnaient sérieusement, crois-moi. C’était le fun. Ils étaient bien inoffensifs pour nous autres. Je n’ai connu personne qui en a souffert. Ils faisaient marcher bars et restaurants. Ça rentrait puis ça flashait…

Huguette Martineau a connu sa dernière tempête de neige le 4 mars 1971 : 24 pouces, elle en a eu assez. Et si elle s’ennuie du Québec de temps à autre, c’est pour la famille. À Noël aussi : « Je passe des heures au téléphone et je monte un arbre… »

Huguette a toujours suivi l’actualité du Québec. Elle nous avouera que si elle avait été ici lors du référendum, elle aurait voté OUI !

PHOTOS


Huguette et le comédien Georges Carrère, un assidu de la Floride.


Huguette Martineau encadrée par son associé de des années 80, Guy Lévesque, et de André Robert qui a tenu restaurant au Sahara.


Au Desert Inn: Guillaume Fortin du bar ‘Chez Guillaume’, Huguette, le responsable des bingos Jean-Denis Quirion et l’as quilleur Maurice Boyer.