Home Miami beach P.Q. L’histoire éloignée … L’histoire rapprochée Les premiers – canadiens-français – en Floride

Les premiers – canadiens-français – en Floride

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Les Québécois et les francophones de la Nouvelle-Angleterre ont participé de façon active au développement américain. Cela aura débuté au moment de la colonisation de la Floride, alors qu’on y trouvait des colons canadiens-français et Acadiens venus du Mississipi et de la Nouvelle-Angleterre.

D’autre part, la recherche d’une vie meilleure aura incité des dizaines de milliers de canadiens-français à s’exiler en Nouvelle-Angleterre, alors que les générations suivantes, elles en quête d’une vie facile, se dirigeront vers la Floride. Ils devront toutefois trimer dur car, de tous temps, le soleil se paie. Parfois chèrement.

Entre 1840 et 1930, des milliers de Québécois franchissent la frontière américaine. Les populations de villages entiers, poussées par la misère, déferlent en Nouvelle-Angleterre.

Puis, dans les années 30, alors que le gouvernement américain investit dans la canalisation des eaux de marais du sud de la Floride, afin, notamment, d’aménager des kilomètres de plages, des milliers de franco-américains s’y font engager. Des cousins et cousines du Canada-français se joindront à eux.

Presque tous vont s’établir au nord de Miami, et Surfside (municipalité fondée en 1935), formant le premier noyau de canadiens-français. Rapidement, nous les verrons se recycler dans l’industrie touristique.
Pour, après la Seconde Guerre mondiale, tirer profit des visites en Floride des gens les plus fortunés du Québec, qui sont alors les seuls capables de se payer quelques semaines de soleil.

En 1946, on recense 19 800 parlants français dans ce coin de Floride où se développe une industrie de masse. Hôtels, motels, restaurants, bars, dépanneurs, animateurs et, un peu plus tard les voyages organisés, se présenteront comme autant d’occasions d’emplois pour ces migrants.
Petit à petit grimpent, entre drapeaux américains et canadiens, des écriteaux : « Nous parlons français ».

Un premier journal francophone naît en 1955, La Floride Française –le lien qui unit résidents et touristes de langue française en Floride-.
Une panoplie suivront… pour ne durer que le temps d’une ou deux cueillettes d’oranges. Sauf Le Soleil de la Floride qui résiste après plus de deux décennies.

Un peu de géographie…
Dans ce qu’on appelait North Beach (ne pas confondre avec North Miami Beach devenu Sunny Isles) un fort contingent de canadiens-français vivaient entre les 69 et 88 Streets. Si la plupart appartenaient au groupe des Snowbirds du Nord, d’autres y demeuraient à l’année longue.

Il y avait tellement de francophones et services pour eux que point n’était nécessaire de parler anglais pour s’y débrouiller. Ce beau monde fréquentait la plage «71», au bout de la 71St.

Deux rues plus loin, au 73st Community Center, ils étaient parfois jusqu’à 1 500 personnes pour y danser sous les étoiles, placoter.

Un peu plus au nord, à compter de la 88st, nous voici dans Surfside, aussi très populaire auprès des canadiens d’expression française. Ces deux enclos regorgent de souvenirs.

Populaires à cause de leurs prix abordables, le Seabrook et le Rose-Mary Motel voisinaient le Twelve Ceasars, les luxueux condominiums Four Winds et des hôtels de prestige tels le Radisson Deauville (totalement rénové : photo) et ses spectacles américains, faisant concurrence à ceux du Carillon Hotel à la 69ième, le « 8801 »géré par Suzanne Tardif, le Beakman qui appartenait à un canadien…

Ces derniers endroits accueillaient les Québécois les plus fortunés : les Jean Coutu, Réjean Desjardins, Réginald et Daniel Johnson, le ministre Paul Dozois, le juge Maurice Cousineau et son père François.
Dans le coin, le restaurant Ma petite folie recevait à sa table Jean Lesage et René Lévesque…
Rosaire Archambault y possédait un condo, une bonne douzaine d’établissements appartiennent encore ou sont entretenus par des gens des francophones, de familles franco-américaines ou québécoises.

À ne pas oublier le motel Archay, bien tenu et populaire, surtout auprès des gens du Saguenay-Lac St-Jean.
Tandis que les gens de la Mauricie adoptaient le petit Baltic propriété de l’une des leurs, Jeanne Leblanc.

L’histoire nous montre que les Québécois sont en mouvance du sud au nord. Ils ont commencé à délaisser Surfside, au profit de Sunny Isles, à la fin des années soixante-dix.

De la 69st à la 94st, où l’on entre dans Bal Harbour, les affiches « Nous parlons français » ont disparu et, pour nous, le temps est venu d’entrer dans Sunny Isles.

Vous nous suivez ?