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6 Novembre 1883
  • Le Prix Médicis 2009 du roman à Dany Laferrière
  • Dany Laferrière dédie ce prix
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    6 Novembre:
    1883.- Décès du général Louis Dufresne.
    Ministre de la guerre et de la marine du 9 avril 1848 jusqu’à la fin de l’Empire de Daustin 1er., le général Dufresne, sous la présidence de Geffrard, commanda l’arrondissement de Port-au-Prince.

    1987.- Henri Namphy, alors chef du Conseil national de gouvernement (CNG), s’autoproclame commandant-en-chef des Forces armées d’Haiti (FADH).
    On est en pleine période électorale, et le général Henri Namphy qui devrait en principe abandonner le pouvoir à l’avènement du nouveau président veut encore s’y agripper en se nommant le chef des FADH, l’armée étant incontournable.

    7 Novembre:
    1914.- Davilmar Théodore devint président d’Haïti.
    Chef d’une armée insurrectionnelle qui avait, en février 1914, subit une défaite face aux troupes d’Oreste Zamor, il finit comme ses prédécesseurs par s’imposer à Port-au-Prince et se faire élire par l’Assemblée Nationale. Son gouvernement prit fin quelques mois plus tard, le 22 Février 1915.

    8 Novembre:
    1994.- Smark Michel devint premier ministre.
    Nommé le 24 octobre, Smark Michel fut approuvé par le parlement haïtien après d’ardues négociations avec des parlementaires qui ont soutenu le coup d’état du 30 septembre. Il introduisit son cabinet le lendemain. Quatre nouveaux ministères furent créés: Condition Féminine, Haitiens vivant à l’Étranger, Culture et Sécurité publique.

    9 Novembre:
    1865. Bombardement de la ville du Cap-Haitien par un navire britannique
    Un conflit entre Salnave, qui avait constitué un gouvernement provisoire au Cap et tenait, depuis quelques mois ,tête aux troupes de Geffrard, et le consul d’Angleterre amena le bombardement de cette ville par le navire La Galatea. Geffrard, qui assiégeait, la ville en profita pour y entrer, ce qui provoqua la fuite de Salnave sur un navire américain qui le déposa à Saint-Thomas. Ses partisans accusèrent donc Geffrard d’avoir sollicité l’aide de l’étranger pour se défaire de ses ennemis.

    1979. Vendredi Noir chez les Salésiens de Port-au-Prince.
    A l’occasion d’une conférence organisée par la Ligue Haitienne des Droits de l’Homme et devant être présentée par son président, Maitre Gérard Gourgues, un commando à la solde du gouvernement fit irruption dans la salle, frappant quelques-uns des assistants dont des diplomates étrangers et le conférencier, et détruisit les meubles de la salle. Les voitures garées sur la cour ne furent pas non plus épargnées.

    Le Prix Médicis 2009 du roman à Dany Laferrière

    Le grand écrivain haïtien Dany Laferrière remporte le Prix Médicis 2009 pour son roman L’énigme du retour, annonce le jury de la prestigieuse distinction française.

    Dany Laferrière est tôt ce matin en face de l’Odéon à Paris. Il se prépare à recevoir son Médicis. C’est un homme joyeux qui va accueillir ce Prix pour un livre considéré, après Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain, comme le grand roman de la tragédie haïtienne.

    Dany Laferrière dédie ce prix « aux jeunes écrivains du Québec et d’Haïti qui doivent pouvoir exprimer librement tout ce qu’ils ont sur le cœur ».

    Le Médicis de Lafferière consacre trente années de littérature et un rare courage littéraire.

    Quelques réactions d’écrivain :
    La suite: …AlterPresse Haiti

    Dany Laferrière dédie ce prix

    Le prix Médicis à Dany Laferrière
    pour ‘L’Enigme du retour’

    Après le Renaudot de Frédéric Beigbeder, lundi 2 novembre,2009, Grasset double la mise en remportant le prix Médicis grâce à Dany Laferrière et son très beau roman L’Enigme du retour. Le romancier haïtien l’a emporté au premier tour de scrutin par 4 voix contre 1 voix à Justine Lévy pour Mauvaise fille (Stock) et 1 voix à Alain Blottière pour Le Tombeau de Tommy (Gallimard). Le Médicis étranger a couronné à l’unanimité l’Américain Dave Eggers pour Le Grand Quoi (Gallimard). Quant au Médicis essais, il a été attribué à Alain Ferry pour Mémoire d’un fou d’Emma (Seuil).

    Homme drôle, émouvant, attachant, au regard lucide, Dany (de son vrai nom Windsor Kléber) Laferrière est né à Port-au-Prince en 1953. A l’âge de 4 ans, sa mère, par crainte des représailles du régime de François Duvallier, le confie à sa grand-mère Da, personnage qui lui inspira un récit, L’Odeur du café (Le Serpent à plume, 2001). Son père, maire de Port-au-Prince puis sous-secrétaire d’Etat au commerce, et opposant au régime, était alors en exil. A 11 ans, Dany Laferrière regagne Port-au-Prince où, après ses études, il devient chroniqueur culturel pour Le Petit Samedi soir et Radio Haïti.

    Le 1er juin 1976, après l’assassinat par les tontons macoutes de son ami journaliste Gasner Raymond, il quitte précipitamment Haïti sans avertir les siens. Plus tard, il relatera cette nuit de peur et de fuite dans Le Cri des oiseaux fous (Le Serpent à plume, 2000), son livre le plus personnel avec L’Enigme du retour (Grasset).

    A son arrivée à Montréal, il travaille dans différentes usines jusqu’en 1985, date à laquelle paraît Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (Le Serpent à plumes) qui le révèle au public (Jacques Benoît l’adaptera au cinéma en 1989). Suivront neuf autres romans qui formeront ce qu’il nomme son ‘autobiographie américaine’. Parmi eux on peut citer Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ? Le Goût des jeunes filles (Grasset, 2005), Le Charme des après-midi sans fin (Le Serpent à Plumes, 1998) ou Pays sans chapeau (Le Serpent à Plumes, 1999).

    En parallèle à l’écriture, Dany Laferrière s’est également lancé dans le cinéma. Scénariste du Goût des jeunes filles pour John L’Ecuyer (2004), il est passé la même année à la réalisation avec Comment conquérir l’Amerique en une nuit.

    Dès le titre L’Enigme du retour, le ton est donné. Grave, poétique. Grave parce qu’il y est question de deuil. A l’annonce de la mort de son père demeuré en exil, Dany Laferrière, chargé de rapatrier le corps de cet homme qu’il n’a pas revu, regagne Haïti après trente-trois ans. De ces longues et bouleversantes retrouvailles avec les siens, mais aussi avec un pays qu’il peine à reconnaître et dont il se sent étranger, le romancier haïtien a bâti plus qu’un récit, un grand roman en prose traversé d’images, de sensations, de fulgurances, mais aussi de cri de rage et de colère. Un roman magistral que l’on placera au côté du Cahier d’un retour au pays natal, de Césaire, dont l’ombre plane sur toutes ces pages.

    Christine Rousseau
    Reçu du COIN DE CARL
    Montage : Aurélie Angoston