Tellement raison
Les récents propos sur le Québec du coureur automobile Jacques Villeneuve ont soulevé un tollé de protestations. Certains ont même dit à Villeneuve de retourner chez lui. Pourtant, Villeneuve est né à St-Jean-sur-Richelieu et il est tout aussi Québécois ici qu’en France où en Suisse.
Il y a quelques années, quand les journalistes du magazine Mc Lean ont écrit que le Québec était la province la plus corrompue du Canada, on s’est senti insultés. Les baguettes en l’air, on a tout nié en bloc. Pourtant, avec la commission Charbonneau, force est d’admettre que McLean avait raison.
Villeneuve a vécu les cinq dernières années au Québec menant grand train de vie et contribuant royalement à l’économie québécoise. Les raisons de son départ, il les a expliquées en long et en large dans une entrevue accordée au Journal de Montréal. Villeneuve ne veut pas élever ses enfants dans un Québec où l’ambition est ramenée à zéro, où le gouvernement s’occupe presque de vivre à notre place. On nous dit quoi manger, quoi boire, quoi penser, comment vivre, étudier, se comporter, travailler, contester. Il a aussi dit que l’évolution du Québec se faisait trop lentement et qu’avec toutes les mesures en place, il ést quasiment impossible de se lancer dans un projet d’envergure tellement toute la paperasse à remplir freine tous les élans. Autrement dit, le climat est morose et malsain et n’incite personne à se dépasser. Selon lui, vivre au Québec, c’est plate à mort.
Il faut avoir voyagé et vécu hors du Québec pour bien assimiler les propos de Villeneuve. Au risque de me faire lancer des tomates, je vous dirai que je suis parfaitement d’accord avec lui et je ne parle même pas des impôts beaucoup trop élevés pour financer cette sociale démocratie dont on semble si fier. Des milliers de Québécois quittent la province chaque année. Certains s’établissent ailleurs pour six mois, question de ne pas perdre les privilèges de la RAMQ, d’autres y sont en permanence.
Des médecins, gens d’affaires, artistes, avocats, ingénieurs, travailleurs en construction, écrivains et j’en passe. Des exemples? Guy Laliberté, Céline Dion, Luc Plamondon, Natasha St-Pier, Stéphane Rousseau, Diane Tell, Michel Tremblay, Dominique Michel, Garou, Marie-José Croze, Fabienne Thibault, et plusieurs autres.
C’est pas qu’ils n’aiment pas le Québec, c’est juste qu’ils en ont ras le bol de faire du surplace. Il n’y a rien pour retenir les gens au Québec. Aucun projet collectif, aucune ambition, l’impression qu’on se fait avoir de tous bords, tous côtés. A l’échelle mondiale, le Québec est devenu une paroisse où tout le monde s’admire et ne veut surtout rien changer. Où faire de l’argent, parler deux ou trois langues, avoir un accent étranger ou penser différemment comme le fait Villeneuve est presque criminel. Une province qui refuse d’admettre que les Anglos-Québécois sont chez eux alors que tous les autres immigrés, foulard islamique sur la tête ou pas, font partie de la belle famille que nous sommes.
Le Québec vieillit mal et c’est dommage. Dans cinq ans, quand on aura frappé un mur, on reviendra sur le sujet.
Showbiz
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