Home Le billet de Michèle Le bum et l’aristocrate

Le bum et l’aristocrate

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Je ne suis pas vraiment calée en politique, mais j’aime bien savoir ce qui se passe dans le monde et cette année, les élections américaines sont un gâteau reine Elizabeth avec beaucoup de glaçage et de coconut. L’été dernier, je suis restée agglutinée devant mon téléviseur lors des conventions autant démocrate que républicaine, des débats et j’ai pris un malin plaisir à tout suivre, tout comprendre, tout analyser, tout calculer et tout lire. Une campagne exceptionnelle, très troisième millénaire. On va très loin, on apprivoise le star system.

On engloutit des fortunes, on se rentre dedans, on promet mer et monde et on joue sur l’image, les apparences, le compte de banque, la vie familiale, le sourire, le succès. Chaque candidat tient son épouse chérie par la main et donne l’image d’un bon père de famille, d’un mari fidèle et attentionné, d’un voisin charmant, d’un beau-frère avenant et recevant, toujours prêt à rendre service, d’un chum qu’on rencontre à la brasserie le vendredi soir ou d’un ami qu’on invite à son garden party.

Comment pourrait-il en être autrement? C’est l’American Way of Style et, ce ne sont pas les programmes politiques qui sont en jeu mais bien l’image que les politiciens donnent. Les organisateurs souhaitent du contenu mais misent surtout sur le contenant. Les uns pour faire oublier les faiblesses du candidat, les autres pour brouiller les cartes.

On est loin d’assister à un show d’impro et le jeu de coulisses est beaucoup plus fascinant que les représentations devant public.

Les candidats sont bien alignés et royalement en forme. Les épouses n’ont pas peur de défendre leurs idées, les enfants des candidats sont beaux, intelligents, articulés. Tous savent séduire l’électorat. D’un côté comme de l’autre, on assiste à du jamais-vu en politique américaine. On va au-delà des discours politiques, on joue avec l’image, avec les idéaux familiaux. C’est vraiment une élection très importante pour le monde entier.

Je sais bien pour qui je voterais si j’étais Américaine…Je suis une fille à coup de foudre. J’aime ou j’aime pas. Voilà mon problème. Kerry gagne à être connu. Il me semble très sensé alors que Bush a toujours l’air d’un petit bum verrat prêt à nous jouer les pires tours. Le bum et l’aristocrate.

Mais ce n’est certes pas ma petite opinion qui influencera les électeurs. Les jeux sont faits et je trouve le système présidentiel beaucoup mieux que le nôtre. On sait que les élections ont lieu tous les 4 ans le premier lundi de novembre, tout comme on sait que le président ne peut jamais faire plus de deux termes. Il n’y a jamais de surprises…

Et il n’y en aura pas davantage cette année. A mon humble avis, Bush va l’emporter, malgré les récentes révélations au sujet de l’Irak, le résultat des sondages, la performance des candidats durant les débats. Les élections pourraient avoir lieu demain matin que ça ne changerait strictement rien. Les jeux sont faits.

La lutte est très serrée, le monde entier est contre Bush, les Américains se font détester surtout à cause de l’Irak, l’image du pays se dégrade de semaine en semaine, mais l’establishment veille au grain.

Quand même incroyable que le pays le plus puissant et le plus industrialisé au monde se pavane à coups de milliards en Irak pour du pétrole et n’arrive même pas à instaurer un système de santé public afin de permettre à une cinquantaine de millions d’Américains de recevoir des soins médicaux adéquats.

On est pourtant à l’aube de 2005. On focus sur l’Irak et on oublie le principal.

Rappelons que John Kerry a reçu un appui de taille dimanche. Le puissant quotidien The New York Times est derrière lui. C’est pas rien, mais c’est pas assez pour gagner. Le quotidien se dit impressionné par la grande connaissance de M. Kerry et souhaite grandement sa victoire.

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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.