Home Le billet de Michèle De la boulimie à l’anorexie…

De la boulimie à l’anorexie…

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L’obsession du tour de taille et le manque de confiance en soi figurent parmi le faisceau complexe de facteurs qui précipitent des milliers de jeunes femmes, et leurs familles, dans des abîmes physiques et émotionnels.

Les troubles alimentaires (anorexie nerveuse et boulimie) apparaissent habituellement à l’adolescence. Les anorexiques poursuivent la minceur, par un régime excessif souvent combiné à l’activité physique abusive et aux vomissements provoqués. Elles s’estiment grosses quand, en réalité, elles peuvent être d’une maigreur extrême. Les boulimiques, aux prises avec des sentiments contradictoires de haine, d’anxiété, de dépression ou de solitude, se livrent tantôt à la gloutonnerie, tantôt à l’évacuation par les purges, les vomissements forcés, les jeûnes ou les exercices excessifs. Le temps n’y peut rien, 10 à 15 % des femmes atteintes en meurent.

De 200 000 à 300 000 Canadiennes de 13 à 40 ans (0,5 à 1%) souffrent d’anorexie nerveuse et le double est atteint de boulimie. Ces comportements alimentaires néfastes sont progressifs et les experts signalent que des milliers d’adolescentes jeûnent ou se purgent à l’occasion. Une étude révèle que 80% des filles ont suivi un régime amaigrissant avant l’âge de 18 ans et 40% avant l’âge de neuf ans. Selon une autre étude réalisée à Ottawa, une adolescente sur deux ayant un poids normal suit un régime amaigrissant et certaines utilisent les vomissements et les laxatifs pour perdre du poids. De tels comportements mènent presque toujours à de véritables troubles alimentaires.

La sveltesse extrême, apanage des modèles et des vedettes, est l’idéal véhiculé à nos adolescentes : une image inaccessible, voire malsaine.

Les troubles alimentaires sont souvent le résultat d’une piètre estime de soi, d’un sentiment d’impuissance ou d’inaptitude. Fréquemment ils relèvent des problèmes familiaux. Dès leurs balbutiements, les filles allient succès et apparence. Certaines mettent toute leur volonté à modifier leur corps afin d’exercer leur maîtrise de soi et de pallier temporairement leur sentiment d’infériorité.

Le milieu, y compris les parents et les éducateurs, se doit de créer un environnement où la beauté s’incarne dans une variété de formes et de tailles corporelles et où l’alimentation-santé rompt définitivement avec les régimes amaigrissants.

Comme parents vous pouvez dépister les troubles alimentaires et agir afin de prévenir tout ravage.

Proposez des attitudes équilibrées à l’endroit du corps et de l’alimentation. Prêchez par l’exemple, adoptez une alimentation saine et n’entraînez pas votre fille dans un régime perpétuel. Apprenez-lui qu’un corps sain se présente sous une variété de formes et de tailles.

Soyez conscients des préoccupations qu’éprouvent les adolescentes aux prises avec les changements corporels qu’apporte la puberté, lorsqu’elles prennent des formes adultes et du poids avant de grandir et de rectifier leur silhouette. Une taquinerie d’un parent peut avoir un effet plus dévastateur qu’une remarque désobligeante faite par un copain ou une copine.

Donnez confiance à vos enfants. Aimez votre fille pour ce qu’elle est et non pour son apparence. Apprenez à connaître le milieu et les pressions qu’elle doit affronter et aidez-la à faire face au stress.

Sachez reconnaître les signes précurseurs des troubles alimentaires : une préoccupation excessive pour le poids, la forme, les calories ou le choix des aliments, une perte de poids importante associée à un régime restrictif, un isolement social ou une critique plus prononcée de soi et de son corps.

Un des ces beaux quatre matins, il va falloir que les femmes acceptent leur corps et se moquent des règles de beauté établies. L’heure est grave.

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