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Ouverture du nouveau Consulat du Canada – Allocution du ministre Jim Peterson

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Allocution du ministre Jim Peterson à l’occasion de l’ouverture officielle du nouveau consulat du Canada à Miami.
MIAMI, Floride
Le 15 novembre 2004

Je suis ravi d’être ici aujourd’hui. Qu’il me soit permis, tout d’abord, d’exprimer mon profond respect pour le courage et la faculté de récupération dont ont fait preuve les habitants de la Floride face aux ouragans catastrophiques qui ont frappé la région ces derniers mois. Le monde entier a été témoin de votre force, et je suis heureux de constater que la Floride est nettement en train de remonter la pente.

Le Canada apprécie les rapports étroits qui l’unissent à la Floride, tant sur le plan des relations personnelles que des liens d’affaires. Par exemple, parmi les commanditaires d’aujourd’hui figure le Cirque du Soleil, qui a établi une présence en Floride et dispose maintenant d’une scène permanente à Orlando tout en présentant des spectacles chaque année à Miami et à Tampa.

Un autre de nos commanditaires, RBC Centura, est en train d’étendre ses services bancaires personnels et commerciaux à travers le Sunshine State. Un troisième, Ellis Don, fait des affaires dans toute la Floride et dans les Antilles à partir de son siège d’Orlando. Cette entreprise vient de participer à l’érection du nouveau Palais de justice fédéral de Miami et est engagée dans la construction du centre des arts du spectacle dans cette même ville.

En outre, la Fédération des Caisses Desjardins ont établi des succursales à Hollywood, en plein coeur de la communauté francophone de Floride.

Mais en plus des entreprises canadiennes qui investissent en Floride, il faut mentionner les nombreuses sociétés floridiennes qui ont su tirer parti des atouts commerciaux du Canada pour y établir d’importantes succursales. Citons notamment Harris Corporation, Catalina Lighting Inc. et Citrix Systems.

Il s’agit là d’un groupe impressionnant d’entreprises qui font affaire tant au Canada qu’aux États-Unis. Et elles ne représentent d’ailleurs que la pointe de l’iceberg lorsqu’on jette un coup d’oeil attentif sur les relations commerciales entre nos deux pays.

C’est précisément à cause de cette longue tradition de partenariats que j’éprouve un réel plaisir d’être ici pour poser un nouveau jalon en élevant le consulat de Miami au rang de consulat général. Celui-ci, dont nous célébrons aujourd’hui l’inauguration officielle, aura un rôle important à jouer dans l’approfondissement de nos relations avec la population et les entreprises de la Floride.

Cette célébration s’inscrit dans le cadre d’une vaste initiative visant à ouvrir de nouveaux consulats et à transformer certains consulats existants en consulats généraux dans le sud et le sud-ouest des États-Unis, en vue de nous adapter aux nouvelles tendances démographiques et commerciales qui se manifestent ces dernières années. Nous avons ouvert sept nouveaux consulats, et deux consulats existants ont été élevés au rang de consulats généraux.

Le renforcement de notre présence en Floride est une manifestation concrète du fait que le Canada et les États-Unis ont les relations commerciales bilatérales les plus importantes au monde. Il est en même temps une reconnaissance des opportunités qui s’offrent à nos deux pays.

Les échanges bilatéraux de biens et services totalisent 648,1 milliards de dollars par année, soit environ 1,8 milliard de dollars par jour. Ces échanges continuent d’ailleurs de croître à un rythme moyen de près de 7,3 p. 100 par année depuis 1993. Élément crucial, nos liens commerciaux contribuent au maintien de plus de 5,2 millions d’emplois aux États-Unis.

Les liens d’investissement direct entre le Canada et les États-Unis sont également parmi les plus importants au monde. En 2003, le stock canadien d’investissement étranger direct [IED] d’origine américaine s’élevait à environ 228 milliards de dollars, chiffre qui représentait 64 p. 100 du stock global. Le stock américain d’IED en provenance du Canada était d’environ 165 milliards de dollars cette année-là, soit 41 p. 100 du total des investissements directs effectués par le Canada à l’étranger.

Comme toutes les relations, les nôtres reposent fondamentalement sur les personnes. Canadiens et Américains ont beaucoup de choses en commun.

Les démarches conjointes entreprises pour aider à instaurer la paix et la démocratie dans des pays comme l’Afghanistan et Haïti sont un exemple de ces relations étroites. Les efforts que nous déployons dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce pour ouvrir le monde aux échanges commerciaux en sont un autre. Nos deux pays sont fermement engagés envers l’ALENA [Accord de libre-échange nord-américain]. Les valeurs que nous partageons en tant que citoyens de l’Amérique du Nord se reflètent également dans la circulation ininterrompue des personnes, des marchandises, des services et des idées de part et d’autre de notre frontière commune et sécurisée.

Bien entendu, toute relation comporte aussi son lot de défis. Certains des différends qui occupent l’avant-scène à l’heure actuelle — au sujet de la « maladie de la vache folle » [encéphalopathie bovine spongiforme], du bois d’oeuvre résineux, du blé et du porc, en particulier — ont des effets négatifs sur toute l’Amérique du Nord. Pas seulement sur le Canada, mais sur l’Amérique du Nord toute entière.

Entendons-nous bien : le protectionnisme ne protège personne. Il n’existe aucune raison scientifique qui puisse justifier la fermeture de la frontière américaine au boeuf canadien. En fait, tout indique que la frontière aurait dû être rouverte il y a longtemps déjà.

En ce qui a trait au bois d’oeuvre résineux, de nombreux groupes de travail ont déclaré, l’un après l’autre, que les compagnies canadiennes ne devraient pas payer de droits lorsque le bois d’oeuvre canadien franchit la frontière. Comme l’a souligné la semaine dernière un représentant républicain de l’Indiana, Mark Souder, les Américains veulent du bois d’oeuvre canadien. De son côté, le Canada veut fournir ce bois d’oeuvre.
Il faut d’ailleurs noter que le prix que vous devez payer pour votre bois d’oeuvre résineux serait moins élevé si ces droits étaient supprimés. Chaque fois que surgissent des différends de ce genre, ils nous donnent l’occasion de mesurer à quel point nos deux économies sont véritablement intégrées l’une à l’autre. Lorsque les États-Unis prennent une mesure à l’encontre d’un produit canadien tel que le bois d’oeuvre, ce geste a des répercussions négatives aussi bien aux États-Unis qu’au Canada.

L’Amérique du Nord constitue, à maints égards, un marché de consommation unique : quand les États-Unis imposent des droits sur le bois d’oeuvre canadien, ils causent un préjudice aux constructeurs de maisons et aux acheteurs américains. C’est pourquoi la recherche d’une solution à ces problèmes représente pour moi une priorité absolue, et je compte y travailler de concert avec mes homologues de l’administration Bush.

La période des élections étant maintenant terminée, on assiste à une reprise des relations de part et d’autre de la frontière. Nous devons relever ces défis pour le bien-être de toute l’Amérique du Nord. Cependant, un fait demeure — et je n’insisterai jamais assez là-dessus — , plus de 96 p. 100 de nos échanges commerciaux sont exempts de tout problème. L’un de mes objectifs premiers est de rapprocher ce chiffre le plus près possible de 100 p. 100.

Comment vous proposez-vous d’y arriver?, me demandera-t-on. L’interlocuteur avec lequel j’ai les contacts les plus fréquents est Robert Zoellick, un homme pour lequel j’ai le plus grand respect. Par ailleurs, Don Evans, qui a annoncé récemment qu’il quittait son poste, nous manquera beaucoup au Canada. Je suis déterminé à collaborer avec son successeur et j’espère forger avec lui une relation de travail tout aussi chaleureuse.

Notre premier ministre, Paul Martin, a adressé au président Bush une invitation à visiter le Canada, et je crois comprendre que les préparatifs sont en cours pour une visite qui aurait lieu prochainement. Le premier ministre a clairement indiqué que le Canada souhaitait collaborer avec le président Bush et son administration dans les dossiers d’intérêt mutuel pour l’Amérique du Nord.

Mes collègues du gouvernement et dans les missions canadiennes aux États-Unis ont établi des contacts solides à Washington, travaillant activement à faire valoir les intérêts canadiens dans les dossiers d’intérêt mutuel et dans ceux qui font l’objet de préoccupations réciproques.

Outre les actions déjà entreprises, je crois que nous devons accroître les occasions de dialogue et d’échanges de personne à personne et de politicien à politicien, afin de promouvoir les intérêts commerciaux et économiques du Canada aux États-Unis.

Mais je crois également que les politiciens, toutes tendances confondues, ont un rôle à jouer pour assurer une gestion avisée de ces relations vitales. C’est pourquoi je me propose de m’inspirer des efforts du groupe Dialogue parlementaire Canada–États-Unis pour organiser des journées de promotion aux États-Unis. Des politiciens de toutes les tendances politiques seront invités à se joindre à la secrétaire parlementaire du premier ministre chargée des relations Canada–États-Unis, Marlene Jennings, et à moi-même, pour rencontrer des dirigeants politiques américains — sénateurs, membres du Congrès, gouverneurs et autres acteurs importants. Je compte lancer la première journée de promotion d’ici le printemps prochain.

J’adresse une invitation spéciale aux porte-parole des partis d’opposition sur le commerce, qui reconnaissent son importance pour le Canada, pour qu’ils se joignent à cette campagne d’information auprès de nos collègues américains. Chacune des cinq régions économiques du Canada — l’Ouest, l’Ontario, le Québec, l’Est et le Nord — sera représentée, car elles ne sont pas toutes confrontées aux mêmes problèmes.

Vous avez déjà vu à l’oeuvre des exemples de ces relations personnelles, politiques et commerciales lors de la visite fructueuse effectuée au Canada en juillet dernier par la délégation commerciale Team Florida, dirigée par le gouverneur de la Floride. Celui-ci a pu, à cette occasion, rencontrer notre premier ministre, le premier ministre du Québec et le ministre du Développement économique et du Commerce de l’Ontario.

Un bel exemple de cette coopération est la réunion qui a eu lieu entre le Scripps Research Institute et les Instituts de recherche en santé du Canada. Ces deux organisations s’emploient actuellement à établir des mécanismes de coopération dans le domaine de la recherche.

La visite du gouverneur Bush a également produit un autre résultat positif, à savoir la création d’une alliance stratégique entre l’Université de Miami et l’Université McGill dans les domaines de l’ingénierie et des technologies de l’information. Les deux établissements sont en train de mettre au point des propositions conjointes à l’intention de divers organismes de financement internationaux en vue d’améliorer les projets de recherche et d’accroître les retombées économiques dans leurs milieux respectifs.

Les relations entre le Canada et les États-Unis sont certes importantes, mais les relations entre le Canada et la Floride ne le sont pas moins. Une nouvelle étude, que j’ai le plaisir de rendre publique aujourd’hui, dresse un tableau impressionnant des liens qui existent entre ces deux partenaires.

Selon les résultats de l’étude, la contribution du Canada à l’économie de la Floride est beaucoup plus importante qu’on ne l’imagine généralement. En 2002, les entreprises canadiennes implantées en Florida employaient 40 000 personnes. Le Canada est la première source d’investissement étranger direct en Floride, avec près de 6,5 milliards de dollars — soit environ 16 p. 100 du total des investissements directs dans votre État. Le Canada est également votre première source de touristes étrangers.

Bref, l’étude montre que le Canada est le premier partenaire économique de la Floride et un de ses meilleurs clients.

On pourrait sans doute prétendre que la Floride n’est pas différente des 36 autres États américains dont le Canada est le principal marché d’exportation. Mais je dois vous dire que la Floride occupe une place spéciale dans le coeur des Canadiens.

• La Floride est présente, chaque matin, au petit-déjeuner. L’an dernier, le Canada a importé 176 millions de dollars de jus d’orange au total, dont 86,6 p. 100 de votre État ensoleillé.

• Près de 2 millions de Canadiens visiteront la Floride cette année.

• Les snowbirds canadiens — ce groupe chanceux de retraités ou semi-retraités qui s’envolent vers le sud chaque hiver — constituent un segment florissant de la société floridienne. Certains journaux sont même publiés en français, et trois institutions financières canadiennes ont pignon sur rue ici, y compris une grande institution d’épargne, la Fédération des caisses Desjardins. L’Association Canadienne des « Snowbirds » est forte de 70 000 membres actifs, dont les trois quarts ont choisi la Floride comme lieu de prédilection en hiver.

• Et, bien sûr, la Floride vient tout de suite à l’esprit des Canadiens lorsqu’ils pensent à ceux qui nous ont « emprunté » la coupe Stanley l’année dernière. Tampa Bay a été la meilleure équipe l’an dernier. Je suis ici pour vous dire que la prochaine saison, nous allons la rapporter chez nous — en supposant évidemment que la saison ait lieu.

Pour ce qui est du commerce, les exemples abondent de partenariats établis entre des entreprises canadiennes et floridiennes de toutes tailles. Permettez-moi d’en citer quelques-uns pour illustrer les liens solides — économiques et autres — que nous entretenons dans le domaine du commerce et des affaires.

• Allied Research International, une société de Mississauga, en Ontario, s’apprête à ouvrir un centre à Miami Gardens en mars 2005 pour y entreprendre des recherches médicales de pointe, notamment sur les médicaments antiallergiques et sur les risques pour la santé humaine découlant des produits chimiques et autres irritants qu’on trouve communément dans l’environnement. La Floride va sans doute profiter de la présence de ce nouvel établissement de haute technologie et des emplois de qualité qu’il va créer, mais nous bénéficierons tous des capacités de recherche accrues de l’entreprise.

• La société Hydro-Mobile Inc., située à L’Assomption, au Québec, a démontré que sa plate forme hydraulique présente des avantages supérieurs à ceux des échafaudages classiques : elle a même résisté à l’ouragan Frances. Au lendemain du passage de l’ouragan, cette plate forme a été le seul équipement de construction à continuer de fonctionner dans le comté de South Palm. Comme il s’agit d’une plate forme à essence, qui n’a donc pas besoin d’électricité, l’équipe de construction a pu se remettre au travail presque immédiatement.

Ce que je veux souligner ici, c’est que le commerce et l’investissement sont plus qu’une simple affaire de chiffres. Ils sont un moyen d’obtenir une meilleure qualité de vie pour nous tous. On oublie parfois à quel point le commerce influe sur la vie quotidienne de chacun d’entre nous.

Il y a d’ailleurs une foule d’autres possibilités de coopération entre le Canada et la Floride. Je l’ai dit plus tôt, le Canada a du bois d’oeuvre résineux à vendre. Or, la construction est en plein essor ici, pas seulement à cause des derniers ouragans, mais aussi en raison d’une reprise vigoureuse du secteur touristique.

Dans le secteur agroalimentaire, une soixantaine d’entreprises présenteront leurs produits au salon de l’alimentation et des boissons qui se tiendra ici à Miami en décembre [America Food and Beverage Show].

En janvier, nous prévoyons la participation de près de 75 exposants canadiens au salon de la construction qui aura lieu à Orlando [International Builders Show].

Des possibilités s’offrent également dans les domaines de l’infrastructure des transports et des technologies de l’information, ainsi que du côté de la création de partenariats scientifiques et technologiques avec vos institutions.

Le Canada considère la Floride comme une porte d’accès aux marchés de l’Amérique latine et des Antilles et aux chaînes de valeur internationales qui font partie intégrante des échanges commerciaux aujourd’hui.

Notre nouveau consulat général jouera un rôle important en collaborant avec vous pour exploiter ces possibilités et pour découvrir de nouveaux débouchés. Nous mettons aujourd’hui à votre portée un éventail complet de ressources en commerce et en investissement et nous sommes ici pour aider à faire le lien entre les entreprises canadiennes et floridiennes. Je suis sûr que vous allez tous continuer à oeuvrer de concert avec notre consul général, Tony Knill, et avec les autres membres du personnel au cours des mois et des années à venir.

J’espère séjourner plus longuement en Floride la prochaine fois. Et, qui sait, avec un peu de chance, peut-être qu’un jour je serai un snowbird.

Je vous remercie.