Dans des déclarations qu’il a faites au Canada avant de prendre l’avion pour Haïti, le chef du cabinet du chancelier haïtien, Anthony Dessources a révélé en exclusivité à Mediamosaique.com que le président René Préval va «passer à l’acte».
Port-au-Prince veut des diplomates «vendeurs»
Selon lui, de nouvelles consignes obligent l’exécutif à «revoir le profil des diplomates» actuellement en poste à l’étranger. «On ne veut plus des diplomates traditionnels qui faisaient de la représentation», a menacé M.Dessources.
«On veut concrètement des vendeurs, des gens qui sont en mesure de dire aux investisseurs potentiels dans le pays de représentation: voilà les opportunités qu’offre Haïti et encourager ces investisseurs-là à aller mettre leurs fonds en
Haïti!»
Une diplomatie orientée vers l’économie
Il annonce que «la mission des consulats et ambassades d’Haïti à l’étranger est désormais orientée vers l’économie.Ces instances doivent faire la promotion d’Haïti
et permettre au pays d’attirer le maximum de profits en termes financiers et économiques.»
«En d’autres termes, a répété Anthony Dessources, une mission diplomatique d’Haïti à l’étranger doit s’assurer de faire la promotion d’Haïti, bien sûr, mais surtout d’attirer des investisseurs étrangers en Haïti.»
Préval ordonne: « chaque mission doit donner -100 pour 1- à Haïti»
«Dans les nouvelles instructions édictées par le président, la chose a été clairement dite: s’il y a un (1) dollar des fonds du trésor public qui est mis à la disposition d’une mission diplomatique ou consulaire, cette mission devrait pouvoir permettre à Haïti d’attirer au moins 100 dollars américains (1 pour cent)».
Le chef du cabinet du ministre haïtien des affaires étrangères poursuit en affirmant que «c’est systématiquement ce travail qui est désormais demandé aux représentants d’Haïti à l’étranger».
«Le gouvernement va faire une évaluation à tous les six mois, à chaque année pour voir combien telle ou telle mission coûte à l’État, combien d’investisseurs qui sont rentrés au pays, combien de millions qui ont été investis ou éventuellement
combien de touristes ou de visiteurs qui se sont rendus au pays», a illustré l’officiel haïtien.
Du cas par cas, pas de chasse aux sorcières
À son avis, le fait que l’exécutif haïtien tardait à opérer des changements au sein du personnel diplomatique découle de la politique d’apaisement social initiée par le président René Préval.
Il rappelle qu’une mission avait pour mandat d’évaluer le travail effectué par le corps diplomatique. Après y avoir pris connaissance, René Préval se dit maintenant «prêt à opérer des changements en termes de personnes», a précisé
Dessources.
Même si le pouvoir intérimaire qui a précédé avait nommé plein de monde, M.Dessources a promis toutefois «qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières». Selon lui, l’exécutif haïtien «va le faire sur une base vraiment rationnelle».
«Les nominations ou révocations vont se faire sur la base d’analyse des profils, sur la base des nouvelles orientations. On va garder ou mettre en place des gens
qui ont la compétence pour pouvoir aider le gouvernement haïtien à appliquer ces nouvelles orientations», a-t-il soutenu.
