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‘Dumarsais Estimé dialogue avec mes souvenirs’

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UN AUTRE GESTE SUBLIME
QUE JE NE SAURAIS OUBLIER…
DE MARIE-HÉLÈNE RAMEAU
PLURIEL MAGAZINE

C’est avec une vague inconscience et un esprit non-patriotique que nous nous laissons faire car ‘en Haiti, tout est possible’. C’est devenu si vrai, et l’on s’y complait si bien, qu’aujourd’hui, nous en payons le lourd tribut de cette inconséquence qui s’appelle INSECURITE où nul n’est épargné…

Ce vendredi matin 19 mai 2006, au milieu d’une ville grouillante, la veuve du Président Dumarsais Estimé : Lucienne Heurtelou Estimé tombe sous les balles assassines des bandits qui courent nos rues, sans inquiétude…

Il y a aussi dix huit ans que Roger Rameau, connut le même sort, sans mentionner des milliers d’autres assassinats et kidnappings perpétrés journellement dans notre Haiti chérie !

Que sommes nous devenus depuis?
Mahéra

RECU SUR LE “COIN DE CARL” et dédié spécialement à Jean-Robert Estimé, sa fille Valérie Estimé Macintosh et toutes les familles Heurtelou et Estimé affectées par ce deuil.

Valérie est la Vice-Présidente de la Haitian Television Network à Miami,

Hommage à Lucienne H. Estimé veuve du Président Dumarsais Estimé

Il y a un peu plus d’un demi-siècle que Haïti, petit pays de la Caraïbes, rentrait dans le concert des nations sous la baguette magique d’un homme, d’un visionnaire aux dimensions monumentales. Cet homme, originaire de la Commune de Verrettes c’est Dumarsais Estimé, l’illustre Président d’Haïti 1946/1950 qui, à l’instar des fondateurs et des bâtisseurs de cette patrie, Louverture, Pétion, Dessalines, Christophe, a su réveiller dans l’âme de tout un peuple sa vocation d’avant-gardiste et de phare pour les autres nations. ‘Dumarsais Estimé dialogue avec mes souvenirs’ c’est l’histoire saisissante faite d’évocations sur une époque importante, restée taboue, de notre histoire.

Joies, déceptions, meurtrissures, bonheur. Nostalgie des lendemains meilleurs. Souvenirs d’années d’exil dont la seule invocation fait trébucher le cœur.

Madame Lucienne Heurtelou Estimé a fait appel à toutes les ressources de son être pour partager et faire revivre avec sa génération cette tranche d’histoire, mal connue, et surtout faire découvrir à la nouvelle génération ce passé de fierté et de grandeur de notre cher pays si défiguré et si avili aujourd’hui par notre comportement anti-patriotique.

Madame Lucienne Heurtelou Estimé retrace le parcours de son époux président dont le seul rêve était : ‘Le bien pour le plus grand nombre et le progrès pour tous’.

Elle est l’invité d’honneur de Pluriel Magazine, Pétion-Ville, Haiti ce 1er juin 2002.

Par Marie-Hélène Rameau

P M : Bienvenue à Pluriel Magazine ! Madame Lucienne Estimé quelle somme d’efforts avez-vous consenti pour arriver à reconstruire si minutieusement une période de votre vie de femme, d’épouse et de mère aux côtés de votre époux, le Président Dumarsais Estimé ?

Madame Lucienne H. Estimé : Je suis heureuse et surtout très émue de vous rencontrer Marie-Hélène Rameau, vous qui êtes la descendante d’une famille amie à la notre depuis très longtemps. Mon émotion est d’autant plus grande surtout que vous m’interviewez sur mon livre : Dumarsais Estimé, dialogue avec mes souvenirs ».

Mon but initial, Marie-Hélène, c’est de faire récit d’une tranche de ma vie aux côtés d’un homme qui fut chef d’Etat. Nous avons vécu ensemble de 1941 jusqu’à sa mort, en 1953. Cette période importante mérite d’être relatée et développée dans le but d’atteindre un certain public avisé et intéressé.

Je ne sais pas si je l’ai minutieusement fait, mais j’y ai mis tout mon cœur au – delà de ce que provoque encore en moi mes souvenirs d’années d’exil et une certaine nostalgie pour l’époque qui précéda le 10 mai 1950. Cela n’a pas toujours été aisé car il y a des moments où l’on sèche sur la page blanche… mais je dois le dire, j’ai eu beaucoup d’aides.

Vivre aux côtés de Dumarsais Estimé était un rôle agréable, mais en même temps pas toujours facile. Sous une apparence souvent froide et même parfois sévère, mon époux était un homme de principes et de caractère généreux. Il croyait que la lumière pourrait triompher de l’obscurantisme en Haïti. Il voulait le bien pour le plus grand nombre et rêvait le progrès pour tous et non de nivellement par le bas. En ce qui me concerne, j’ai été bien récompensée.

P M: Mais pourquoi avoir attendu cinquante ans ?

Lucienne Heurtelou Estimé: Pendant très longtemps, je suis restée bloquée. Je n’arrivais pas à parler de Dumarsais Estimé de quelque façon que ce soit, même à mes filles qui n’avaient pas connu leur père, surtout ma benjamine. Le temps a passé et après sa mort j’avais la charge de mes enfants. Leur éducation n’a pas été toujours très simple car, mère et père, à la fois, est un état que je ne souhaite à aucune femme. Encouragée par mes enfants pour parler de leur père, et par ma sœur Adlyne Dominique qui était la secrétaire Privée du Président Estimé, les nuages se sont dissipés et je me suis donc mise au travail. J’ai commencé il y a quatre ans, et le résultat obtenu prouve que l’heure était la bonne.

P M: ‘Dumarsais Estimé, dialogue avec mes souvenirs’ est à sa vente signature un ‘Best Seller’ à quel public votre ouvrage était-il donc destiné ?

Lucienne Heurtelou Estimé: Cela m’a fait grand plaisir d’entendre dire que mon livre a battu les records à la vente signature. Je ne m’attendais pas à ce succès et je me réjouis de cette récompense pour les efforts déployés. Avant que ne vienne l’oubli, j’ai voulu, particulièrement, pour tous ceux qui ont vécu à mes côtés, qui vivent encore ou à leurs enfants, retracer et revivre en mémoire cette tranche de ma vie, surtout celle qui m’a marquée le plus : 16 août 1946 au 10 mai 1950.

Pluriel Magazine : L’engouement de ces générations pour Dumarsais Estimé, est-ce la nostalgie d’une période où l’on miroitait un avenir pour des lendemains meilleurs ou le désir de mieux connaître cette facette de l’histoire restée encore taboue jusqu’à cette date ?

Lucienne Heurtelou Estimé : Je déplore que cette partie de l’histoire de notre pays soit restée taboue. Je m’en suis rendue compte dans mes dialogues avec les jeunes. En effet, très peu de pages ont été écrites sur la présidence de Dumarsais Estimé et je pense que tous ceux qui ont vécu cette époque ont une certaine nostalgie. Je crois et je peux l’affirmer qu’à cette période de notre vie de peuple, l’espérance et même l’assurance de lendemains meilleurs était en chacun de nous. Et Dumarsais Estimé a tenu sa promesse.

Il voulait à tout prix nous libérer de la tutelle financière des Etats-Unis et redonner à son peuple sa DIGNITÉ par le rachat de la Dette Extérieure dont il fit prendre une loi émettant les ‘Bons de Libération Financière’ et par la transformation physionomique de la capitale par la construction et l’édification de l’Exposition du Bicentenaire. Ses rêves ne s’arrêtaient pas seulement à cela mais hélas, le destin en a décidé autrement.

Pluriel Magazine: On peut dire que le Président Dumarsais Estimé a tenu les moyens de sa politique. En tant que Première Dame de la République Madame Estimé, quelles étaient vos ambitions pour la femme haïtienne ?

Lucienne Heurtelou Estimé: Très jeune et un peu timide je ne participais pas directement aux décisions politiques que prenais mon époux, le Président, mais j’y veillais. Nous avions chacun nos tâches. Et sur mon initiative j’ai créé une école cantine ‘Discrète Aumône’ pour les enfants du Bel Air où je me rendais souvent, et au palais, j’avais aménagé un espace nommé ‘Ouvroir’ où épouses de ministres et amies proches s’unissaient à moi pour confectionner des vêtements pour ces enfants. Mais un de mes plus grands rêves, celui de contribuer à l’épanouissement de la femme haïtienne, à été malheureusement court-circuité par les évènements.

PM : Voulez-vous partager avec nous la vie du couple prédestiné qui était le votre ?

Lucienne Heurtelou Estimé : Avant la présidence, notre vie de couple était comme celle de tous jeunes mariés heureux. Locataires du palais national, le quotidien a été modifié par les grandes responsabilités de Dumarsais Estimé. J’étais plutôt une femme au foyer et non une femme politique. Mon mari me faisait peu de confidences sur ces grandes décisions –ce qui ne nous a pas éloigné l’un de l’autre pour autant – au contraire, ceci nous a davantage rapprochés et soudés car ma présence à ses côtés était toujours pour lui le réconfort le plus sûr. Dumarsais Estimé était un époux peu bavard, mais mon intuition me portait à saisir ses moindres demandes et à les comprendre. Je crois avoir fait de mon mieux pour le rendre heureux. Voilà !

PM: Aviez-vous connu de grands moments de joie et de peine aux côtés de votre illustre époux ?

Lucienne Heurtelou Estimé: D’aucuns s’imaginent qu’être l’épouse d’un chef d’Etat vous octroie un privilège exceptionnel… Oui, c’est vrai ! Nous nous sommes mariés en 1941, j’ignorais que je deviendrais un jour la Première Dame de ce pays. Nous avions partagé des joies familiales surtout avant les élections. La naissance et la croissance de nos enfants égayaient notre vie quotidienne. Dumarsais Estimé avait un grand besoin de ma présence ; mes conseils étaient toujours les bienvenus malgré mon inexpérience en politique. Il parlait peu et se concentrait surtout sur l’idéal qu’il portait en lui jour après jour. J’avais certainement des satisfactions d’être Première Dame parce qu’il n’y avait pas que des ennuis, mais il fallait aussi être très vigilante.

PM: Malgré le risque audacieux de déficit pour l’Etat, l’inauguration de l’Exposition Internationale de Bicentenaire, œuvre de grandeur de Dumarsais Estimé à été le plus grand bienfait pour Haïti eut égard à l’embellissement de toute une section de Port-au-Prince. Comment avez-vous vécu ces moments exceptionnels ?

Lucienne Heurtelou Estimé : L’Exposition International du Bicentenaire, en effet, était l’œuvre principale de son court séjour à la présidence. Le peuple haïtien, en entier, était fier de voir leur pays rentrer par la grande porte dans le concert des nations. Je ne peux pas vous dire d’où lui est venue cette idée. Peut-être lors de ses voyages à l’étranger. Je ne le connaissais pas encore. Il a pu concrétiser avec les possibilités du moment ce rêve merveilleux : celui de développer, de transformer la physionomie de la capitale, surtout cette section de Port-au-Prince qui était un bourbier infecte.

L’opposition de ses collaborateurs-politiciens n’a fait que le stimuler au lieu de le décourager. Des critiques, bien sûr, mais cette troisième baie avec celles de Naples et de Rio de Janeiro entourées de montagnes, connues pour être ‘uniques’ au monde devenait du fait de l’Exposition le résultat d’une grande vision politique. Je souhaite qu’un jour nos jeunes puissent revivre, ne serait-ce qu’en partie, cette époque de grandeur qu’a connu Haïti en décembre 1949 à janvier 1950.

PM: Que représente, pour vous, Madame Estimé, cette date du 10 mai 1950, seulement trois mois après ces jours de gloire ?

Lucienne Heurtelou Estimé : Un jour de douleur et de peine… un jour synonyme de chute, de déchéance et d’arrachement à sa terre natale, Marie-Hélène. Vous aussi en savez très long là-dessus pour en avoir connu le même sort. Ce jour là, j’étais à mon bureau, quand j’ai appris la nouvelle de la démission forcée du Président Dumarsais Estimé à ce groupe de militaires. Ce fut le choc ! Malgré tout, je rejoignis mon époux à son bureau pour l’organisation de notre départ immédiat du palais national. Je me souviens de ce jour comme si l’on m’avait arraché quelque chose. Ce jour là aussi, mon époux est devenu, en quelque sorte, un enfant de plus pour moi.

PM: I0 mai 1950, contraint de démissionner du pouvoir, dans un moment d’indignation et de déception totale, le Président Dumarsais Estimé prononça cette phrase mémorable, ô combien inoubliable et prophétique, dont vous Madame et votre sœur Adlyne Dominique étiez les témoins oculaires. Je cite : « Je suis fatigué, dégoûté du pouvoir. Je m’en vais. Les politiciens n’en veulent qu’à l’argent ; la bourgeoisie ne me comprend pas et pourtant je suis son paratonnerre. Mais il y viendra un autre…un extrémiste, et alors, à ce moment, on me regrettera. Mais il sera trop tard ! »

PM: A votre avis, Madame Estimé, quelle leçon le peuple haïtien, particulièrement notre jeunesse d’aujourd’hui, peut-il tirer de ce grand visionnaire, de cet homme intègre et honnête, de ce chef d’Etat patriote dont l’idéal n’était que celui de servir son pays et son peuple ?

Lucienne Heurtelou Estimé : Voila une question extrêmement difficile et délicate, à laquelle je vais m’efforcer d’y répondre. En effet, Marie-Hélène, cette phrase fut un coup de tonnerre dans notre vie en cette fin de journée où nous étions tous réunis dans un petit salon du palais national. Dumarsais Estimé était vraiment effondré ce jour là, pas seulement moralement, mais aussi physiquement. Il était à bout de force et l’on sentait qu’il portait en lui ces paroles, et il en était convaincu. Il les a dit avec dégoût, émotion, douleur, et certainement avec tristesse. Nous en avons frémi ma sœur et moi. J’ai tout fait pour le consoler, mais c’était un homme brisé… il avait le cœur meurtri. De ces paroles qu’il eut à prononcer, je doute fort que cette jeunesse en ait profitées car je n’ai pas eu de contact avec elle par la suite. Je parle de la génération de mes enfants et celles des plus jeunes.

PM: Décidément, la politique est un dieu bien cynique qui vous arrache de votre terre natale. L’exil, comment le Président Estimé a-t-il vécu le sien?

Lucienne Heurtelou Estimé: A sa simple invocation, Marie-Hélène, mon cœur trébuche car les mots me manquent pour le décrire… pourtant, il y a tellement à dire. Il l’a vécu très, très mal. Dès le début, dans l’avion même, malgré toute la douleur que nous partagions et qui était forte en lui, je sentais dans nos conversations qu’il était obsédé par l’espoir de revenir dans son pays. Non pas dans le but de prendre sa revanche – Non ! Dumarsais Estimé avait une grandeur d’âme – mais il pensait plutôt rétablir une situation qui lui permettrait de poursuivre son travail… son idéal. Pendant ces trois années que nous avions vécues, en errant d’ailleurs, de pays en pays, Dumarsais Estimé était tiraillé, miné par l’idée de ce retour à la terre natale. Cela n’a pas été facile pour moi de faire, refaire et défaire sans cesse des valises pour une nouvelle destination. C’était très douloureux…infiniment douloureux.

PM: Et trois ans plus tard, le 20 juillet 1953, ce grand visionnaire meurt en pays étranger emportant avec lui son idéal : ‘Un meilleur avenir pour son peuple’. Sa dépouille fut rapatriée. Et n’avez-vous pas assisté aux obsèques de votre époux. Pourquoi Madame Estimé?

Lucienne Heurtelou Estimé : C’était mon devoir d’y assister, je le sais, mais je ne voulais pas rencontrer le chef d’Etat d’alors – déjà cette idée m’était insupportable. Lui serrer la main aurait peut-être provoqué une réaction de ma part – ce qui n’aurait pas été correcte, alors je suis restée chez-moi, entourée de quelques amis pendant que l’on rendait un hommage officiel au chef de l’Etat décédé. Ce jour là, les souvenirs de notre vie, des trois années d’exil, surtout, se sont déroulés comme dans un film. Je n’étais pas seule physiquement, mais je l’étais avec moi-même. Mes enfants ont assisté aux funérailles malgré leur jeune âge. A la tête du cortège se trouvait notre fils aîné, Jean-Robert, qui n’avait que onze ans.

PM: Votre ouvrage : ‘Dumarsais Estimé, dialogue avec mes souvenirs’ suscitera t’il, à votre avis, un certain élan pour un regain de patriotisme et de dignité chez nos jeunes d’aujourd’hui ?

Lucienne Heurtelou Estimé: Croyez-moi, Marie-Hélène, je le souhaite de tout cœur, mais je n’ai pas cette ambition et je ne sais pas comment ce livre sera interprété par la jeunesse actuelle. Etant donné le contexte dans lequel nous vivons maintenant, cette jeunesse ne reçoit pas, à mon avis, assez de support dans son éducation de base et dans l’ensemble de sa vie quotidienne pour en tirer des leçons profitables.

PM: Mais Madame Estimé il faut trouver un moyen pour mettre cet ouvrage à la portée des étudiants?

Lucienne Heurtelou Estimé : Voilà une superbe idée. Les étudiants, en effet sont déjà les premiers à être considérés. Les Editons Mémoire et moi avions prévu des séances de signature à l’Inaghei, par exemple, et dans certaines autres écoles pour lesquelles j’ai été déjà sollicitée. Je dois dire qu’en dehors de la jeunesse, il y a dans la famille de mon époux toute une génération que je n’ai pas connue et avec laquelle j’ai tout de suite pris contact. Elle est heureuse et fière. Je compte aller à Verrettes présenter mon livre.

PM: Si vous permettez, Madame Estimé, je vais reprendre une partie du discours d’investiture, devenu célèbre, de votre illustre époux dans lequel je retrouve ce même élan patriotique et de dépassement de soi. Je cite: ‘Si bergers du troupeau nous en constituons des loups ; si gardiens de la maison nous nous faisons les voleurs qui la brise et qui la pille ; si rebelles aux meilleurs de nous-mêmes, nous manquons à nos engagements solennels, alors, il sera temps d’entrer en jugement avec nous-mêmes et nous demander des comptes. Mais je sais que nous sommes en route pour une meilleure et plus forte et plus fière Haïti. C’est notre désir. C’est notre but. Que Dieu nous vienne en aide.’ De ces mots empreints d’une moralité profonde, quelle leçon, encore une fois, nos générations présentes et futures pourront-elles en tirer ?

Lucienne Heurtelou Estimé: Cette phrase est une prière et je la considère comme telle. Je sais qu’elle est sortie de son cœur, de son cerveau. Pourtant d’aucuns peuvent penser que son discours d’investiture lui avait été préparé. Eh bien non ! Cependant, j’émets le vœu de voir cette ‘réflexion’ afficher dans toutes les écoles et qu’elle sera entendue, car la jeunesse pourrait en tirer énormément de bien car ‘un pays ne doit mourir’. Mais pour cela il faut qu’il y ait des hommes valables, capables de comprendre que cette jeunesse ce sont les hommes de demain et qu’elle mérite une attention toute particulière.

PM: Pour conclure Madame Estimé?

Lucienne Heurtelou Estimé: Je suis heureuse de rencontrer un élément de cette jeunesse qui est tellement dynamique, intéressante, avec laquelle je regrette de n’avoir pas pris contact bien avant parce qu’elle m’aurait certainement aidée à voir plus clair dans mes souvenirs.

PM: Puisse votre ouvrage ‘Dumarsais Estimé, dialogue avec mes souvenirs’ par sa portée historique, patriotique et morale soit une source génératrice pour tous les Haïtiens où ils pourront s’abreuver d’exemples et de développer un amour réel et efficace pour leur pays qui a tant besoin.

Très chère Mahéra,

Merci pour m’avoir fait don de cette si belle interview qui date seulement de quatre ans et va faire trembler bien des cœurs, aussi espérons-le, inspirer tout un pays à finalement reprendre ses sens.
Merci, Mahéra, merci, trois fois merci !
Toujours plus haut …toujours plus fort!

Carl Fombrun