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L’informatique pénètre de plus en plus les foyers et les villes d’Haïti…
C’est ce qu’a révélé l’enquête [1] commanditée par l’Observatoire sur la Pénétration des Technologies de l’Information et de la Communication en Haïti (OPTICH), développé par le projet AHSI / PNUD.
L’exposition de la population aux TIC a substantiellement accru en 2006, comparativement à celle enregistrée en 2002 lors d’une enquête similaire réalisée par le même prestataire (BRIDES).
En 2002, le taux d’utilisation de l’ordinateur atteignait 57 % de la population urbaine. L’aire métropolitaine arrivait largement en tête, avec 61,95% des utilisateurs. A peine 14% des internautes, soit 8,5% de la population totale observée, disposaient d’un ordinateur. En 2006, 19,2% des ménages sondés sont munis au moins d’un ordinateur, soit une augmentation de 126% par rapport à 2002. En termes de pénétration de l’outil, il est relevé un meilleur positionnement des autres villes par rapport à la zone métropolitaine. Les Cayes occupent la première place avec 29,8% des ménages équipés, avant Delmas (29%) et Pétion-Ville (23,7%).
La recherche sur internet détrône la téléphonie, en matière d’utilisation de l’ordinateur
.
L’ordinateur est d’abord utilisé pour la recherche sur internet, tous âges confondus. Les plus de 50 ans en font même l’usage prioritaire absolu. Le traitement de texte arrive loin derrière en deuxième position et la téléphonie n’est classée qu’au sixième rang avec seulement 7,2%. C’est là une différence de taille avec 2002 lorsque la téléphonie sur internet représentait le motif principal d’utilisation de l’ordinateur.
La cote de l’internet augmente .
En 2002, l’utilisation de l’internet dépassait de 4% l’utilisation de l’ordinateur avec 61% des répondants. En 2006, 68,6% des ménages sondés comportent au moins un membre faisant état d’une pratique d’utilisation de cette technologie. Avec la téléphonie, l’internet est considéré comme le principal moyen d’information et de communication, en fonction du volume important d’informations qu’il est capable d’apporter d’une part et de son accessibilité d’autre part.
En 2002, 67.6 % des sondés exprimèrent des attitudes positives vis-à-vis des technologies de l’information. En 2006, l’internet récolte un niveau d’appréciation de loin supérieur aux technologies anciennes d’information et de communication comme les journaux et la poste. Plus de 80% des ménages enquêtés (83,4%) en démontrent une appréciation très positive.
Cette appréciation varie d’une ville à l’autre. Si 93,5% des ménages capois émettent des opinions très favorables sur l’internet, celui-ci ne recueille les faveurs que de moins d’une famille hinchoise ou jacmélienne sur deux.
Les cybercafés se positionnent, plus forts qu’avant
Le cybercafé reste aujourd’hui encore l’endroit de prédilection pour se mettre en contact avec les technologies de l’information en Haïti. L’utilisation à la maison arrive en deuxième position surclassant d’autres lieux collectifs d’accès tels l’école et le milieu du travail
Cette référence au cybercafé est manifeste dans la plupart des villes. Seuls les Cayes et Port-de-Paix paraissent sortir du lot avec des taux d’utilisateurs au travail et à la maison (Cayes) ou à l’école (Port-de-Paix) plus importants que ceux de cybercafés.
En ce qui a trait aux services requis dans les cybercafés, même si elle est encore en tête de liste en 2006 avec 41,5% de sollicitations, la téléphonie perd du terrain dans les cybercafés au bénéfice de la navigation et la recherche qui s’est appréciée de 145%, ce qui confirme au passage la tendance globale d’utilisation précédemment indiquée. Les gens ne vont pas par contre aux cybercafés pour faire du traitement de texte. Ils ne sont que 35 sur 2358 répondants, soit 1,1%, à y solliciter ce genre de service.
Les technologies de l’information, une affaire de jeunes .
En 2006, les usagers de l’ordinateur de plus de 40 ans représentent moins de 5% ; 80% des utilisateurs sont âgés de 20 à 39 ans. Par ailleurs, la clientèle des cybercafés s’est rajeunie. Alors que 60% des clients étaient âgés de moins de 35 ans en 2002, près de 65% des personnes fréquentant ces structures en 2006 sont âgées de moins de 30 ans avec une très forte majorité entre 20 et 30 ans.
14 février 2007
[1] N.B. L’enquête touchait 13 communes (les 10 chefs-lieux + Carrefour, Delmas et Pétionville) et portait seulement sur le milieu urbain. Selon le dernier recensement, ces 13 communes représentent 660,810 ménages sur un total national de 1, 712,120 Le poids démographique du milieu urbain est de 40,8%. Les résultats globaux seront bientôt publiés en ligne sur le site de l’Observatoire sur la Pénétration des TIC en Haïti, www.optich.ht.
Par Jean-Marie Raymond NOEL, Ing.
Soumis à AlterPresse le 16 février 2007
