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Sombre avenir

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Avenir très sombre
D’après Steven Spielberg et George Lucas, deux producteurs de cinéma parmi les plus puissants au monde, Hollywood est appelé à connaître un changement majeur. Le modèle hollywoodien actuel risque l’implosion pure et simple, ont jugé les deux réalisateurs producteurs lors d’un débat sur le futur du divertissement, organisé à l’USC School of Cinematic Arts de Los Angeles. Le cinéma américain tel qu’on l’a connu ces cinquante dernìères années agonise. Les productions actuelles sont beaucoup trop dispendieuses et ne répondent plus vraiment à la nouvelle réalité.

Héritiers du Nouvel Hollywood et inventeurs du blockbuster moderne, avec Jaws (1975) et Star Wars (1977), Steven Spielberg et George Lucas ont livré des prédictions amères, mais lucides sur l’avenir du cinéma.

Les deux pionniers de l’Hollywood contemporain déplorent la politique actuelle des grands studios. Le bouleversement du champ du divertissement, avec des spectateurs potentiels de plus en plus sollicités, amène à une concentration des budgets. Les majors préfèrent dépenser 250M$ sur un film plutôt que financer plusieurs projets plus audacieux, selon Spielberg.

Une attitude qui mènera inéluctablement à l’implosion du modèle hollywoodien, a jugé le réalisateur cité par The Hollywood Reporter. « L’imposition aura lieu lorsque trois ou quatre ou peut-être une demi-douzaine de ces films à mégabudget s’écrouleront ».

Steven Spielberg et George Lucas ont surenchéri qu’un CV AAA ne suffisait plus pour conquérir les grands studios. Tous deux ont avancé leurs difficultés autour d’un projet récent, en dépit de leurs statuts de producteurs-vedettes. Des récentes productions sont presque passées inaperçues

Devant les étudiants de l’USC School of Cinematic Arts, le duo ne s’est pas contenté du défaitisme. George Lucas a pour sa part estimé que l’implosion du modèle actuel ne signerait pas l’arrêt de mort des cinémas, mais changera complètement la donne.

Au jeu des prédictions, le réalisateur producteur imagine un modèle similaire aux événements du type rencontres sportives ou musicales de Broadway. Se rendre au cinéma deviendra une expérience notable, et non plus une habitude. Ce changement de paradigme s’accompagnera, estime-t-il, d’une hausse drastique du prix du billet, pouvant même varier selon le film à l’affiche. Le nombre de salles devrait baisser tout en proposant en leur enceinte de meilleurs services aux spectateurs.

Pas de crainte non plus sur le film en lui-même. La frilosité des grands studios est déjà compensée par la créativité de la télévision câblée. Steven Spielberg de la compagnie Dream World et derrière les films aussi fabuleux que ET, Jurassic Park, Jaws, Poltergeist, Bacl to the Future, a expliqué que Lincoln avait été à deux doigts de devenir un téléfilm d’HBO plutôt qu’un nommé à l’Oscar du meilleur film. Le petit écran deviendra le canal principal de diffusion des films, pense George Lucas. Ce dernier plébiscite la vidéo à la demande sur internet, capable de cibler directement le public d’une œuvre, même sur un marché de niche.

Pour George Lucas, réalisateur, scénariste, acteur, producteur et créateur des sagas cinématographiques Star Wars et Indiana Jones il faudra choisir entre deux questions : « Voulez-vous que les gens voient ce film ou voulez-vous qu’ils le voient sur un grand écran? »

Poser la question est y répondre. Car augmenter le prix des billets en salle représente un gros risque. Le consommateur moyen sort de moins en moins et payer plus cher pour aller voir un film ne fait pas vraiment partie de son quotidien d’autant plus qu’un DVD que toute la famille peut visionner à la maison représente une économie substantielle dans le budget. Une autre question se pose. Si les Spielberg et Lucas n’arrivent plus à attirer le public, qui le fera?

L’avenir du cinéma s’annonce très sombre.

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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.