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On fait dur!

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Il y a de ces journées où on a presque honte d’être Québécois. Pas parce qu’on est snob, pas parce qu’on a le nez en l’air, pas parce qu’on veut parler pointu, pas parce qu’on veut renier nos bonnes racines québécoises et notre parlure typique.

Simplement parce que souvent, les Québécois font dur et nous font honte.

Quand on paie pour un show, c’est pas pour entendre notre voisin de table raconter sa cuite de la veille. C’est pour voir le show et on veut rien savoir des niaiseries du voisin, de ses cuites ou de sa nouvelle conquête.

Hélas, plusieurs d’entre eux ne sont jamais sortis de leur fond de cour et n’ont jamais appris à vivre, d’où vient leur surnom de ticoune.

On a eu honte la semaine dernière. Les ticounes parlaient tellement fort durant un show qu’il a fallu qu’on leur dise de se taire.

Durant vingt minutes, ils ont raconté des blagues à tue-tête au grand dam des autres convives qui, eux, voulaient entendre l’artiste. Ils étaient là pour ça et rien d’autre.

Si, au moins, dans nos grandes envolées oratoires, on se contentait de passer des commentaires, le mal serait moindre, mais voilà que pour prouver notre existence, on se met à sacrer comme des charretiers. Comme si la Floride nous appartenait, comme si la terre entière nous appartenait. Comme si on était seuls au monde.

C’est gênant… On ne ferait jamais ça chez nous, mais en vacances, on a l’impression que personne nous connaît, que tout est permis, qu’on peut emmerder tout le monde.

On a vu des femmes au compte de banque bien garni, rajeunies de quelques années par un ou deux face lift, possédant une belle éducation et jouant sûrement aux grandes dames au Québec, faire des folles d’elles en grimpant sur les tables pour danser dans un bar. Elles étaient saoûles, bien sûr, saoûles mais riches et chiantes, prêtes à n’importe quoi pour se faire remarquer.

Pas grave. On peut lâcher notre fou, on est en vacances, on est en Floride. Que tout le monde s’écrase, on est arrivé.

On fait dur!

Et après, on s’étonne de se faire dire qu’on manque de classe, qu’on est quétaine, qu’on n’a pas d’éducation, qu’on a l’air d’une gang de twits.

Bizarre mais on ne voit jamais les Européens ou les Américains agir de la sorte. Comme si la vulgarité était faite juste pour nous autres…

C’est quoi notre problème?

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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.