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Le match parfait

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Coupe parfaite, marchandise garantie
On arrive déjà au 14 février et pour tout vous dire, je connais pas beaucoup de monde qui ait le goût de célébrer la St-Valentin. Dans mon entourage, on dirait que la fête passe dans le beurre. Est-ce parce qu’on vieillit ou que l’amour s’est transformé au fil des ans? Je ne saurais le dire.

Il se vendra des fleurs, des chocolats, des gadgets pour adultes, des sous-vêtements affriolants à la tonne, mais je ne vois vraiment pas l’obligation de dépenser pour des chocolats juste parce qu’un zouf a décrété cette fête comme la journée de l’amour. J’ai toujours eu l’impression que c’était beaucoup plus une fête commerciale qui coupait les hivers et agrémentait la longue période entre Noël et Pâques.

Le bourreau n’arrêtera pas de tapocher sa femme parce que c’est la St-Valentin pas plus qu’en Irak, on fera une trêve et le comptable ne nous dira pas qu’on est exempté d’impôts au nom de l’amour. Tout va continuer de la même façon. Absolument rien ne va changer. Fêter quoi et qui?

A moins que, par un heureux hasard, un beau gars s’amène en décapotable blanche conduite par un chauffeur alors que lui, tout en chantant, aura des fleurs à la main. Exactement comme l’a fait Richard Gere dans Pretty Woman. Le cheval ayant été troqué pour une Mercedes. Moins chevaleresque, moins romantique mais beaucoup plus actuel, plus drôle, plus riche et plus confortable. Mais hélas, l’heureux hasard n’arrivera sans doute pas et on continuera de s’inscrire aux agences de rencontres d’Internet en espérant trouver l’oiseau rare qui aura une belle poche en or capable de nous mettre à l’abri de la misère pour les vingt prochaines années. Non que les femmes veuillent un pourvoyeur, elles sont toutes capables de largement gagner leur vie et le font depuis des décennies, mais la misère de l’âme trouve rarement preneur et c’est cette carence qu’il faut combler.

Qu’est-ce qu’on ne fait pas pour rencontrer ! Aller jusqu’à joindre des inconnus pour des maudits soupers-rencontres archi plates et sans aucun intérêt pour qui que ce soit sauf pour l’organisatrice qui elle, boucle très bien ses fins de mois sans avoir à débourser un penny pour rencontrer qui elle veut. Brillante idée qui a fait son chemin, voilà pourquoi ils sont de moins en moins populaires. Les soupers rencontres, c’est comme les blind dates, on ne sait jamais ce qui est au bout du bâton, c’est plate et coûteux.

C’est évident que la vie est faite pour les couples et qu’il est beaucoup plus agréable vivre à deux que de vivre solo. Mais vivre seul ne signifie pas pour autant qu’on souffre de solitude et qu’il faille se plier aux pires bassesses pour se matcher. Rencontrer est devenu une job à plein temps sans aucun bénéfices marginaux et sans garantie d’emploi. Chaque fois, c’est un coup de dés. Exactement comme au casino. On lance les dés et on espère fortement remporter la mise. Hélas, la mise n’est jamais garantie et le jackpot de plus en plus rare et coûteux.

Moi, soigner la prostate malade et les rhumatismes d’un compagnon vieillissant, jouer à l’infirmière, la cuisinière et à la femme de ménage et l’entendre ronfler toutes les soirs en prime? Pas vraiment certaine d’être intéressée. Il y a très longtemps que je ne trippe pas là-dessus.

Mais ça m’empêche pas de magasiner, d’avoir les yeux grands ouverts et de bien examiner la marchandise. Même que je la tâte pour être bien certaine que c’est de bonne qualité, que la couleur est d’un beau rose tendre et que la coupe est parfaite. Pourquoi m’en priverais-je alors que les années filent et que je reviens toujours à la case départ? Mais j’attends jamais au 14 février pour magasiner…

Showbiz
Impensable de commencer la journée sans lire SHOWBIZ.

Des petites nouvelles juteuses sur le merveilleux monde des artistes et de la télévision. Ne ratez pas ça, c’est pour vous qu’on fait ça tous les jours.

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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.