L’échelle des récompenses.
par Gabriel Birkenwald
Voilà Mick Jagger, le rocker, élevé par Sa Très Gracieuse Majesté, la Reine, Elisabeth II, du Royaume Uni, au titre de SIR ! Les TV et les journeaux ayant abondamment révèlé l’événement, je n’ai pu m’empêcher de penser aux troubadours, trouvères et ménestrels des temps jadis. Les premiers étaient les poètes de langue d’Oc, du sud de la France ; les seconds, de langue d’Oil, du nord et les troisièmes étaient des musiciens ambulants. Tous, ont été les précurseurs de « l’amour courtois » né en France d’ailleurs qui, dans le cheminement des siècles qui suivirent a fait éclore le romantisme. Mais ce n’est pas de cela que je voulais vous entretenir !
Ce qui distinguait ces amuseurs de nos contemporains était la récompense qu’ils obtenaient pour la présentation de leurs spectacles, pour autant qu’ils fussent payés, bien sûr, ou mis en prison comme Villon! Souvent, pour beaucoup, leurs gratifications consistaient en une écuelle de brouet, un quignon de vieux pain rassis, un verre de vin ordinaire plus vinaigre que vin, et un tas de paille dans une grange d’un château ou autre lieu sur lequel ils pouvaient passer la nuit à l’abri des intempéries. Ils étaient satisfaits, parait-il !…
Je n’ai pas souvenance qu’un Henri IV, un Louis XIII ou tout autre souverain ait anobli un des artistes de leur époque ? Mais il faut être de son temps et accepter que la plupart de nos troubadours, trouvères et ménestrels ne soient plus obligés de vivre dans l’incertitude du lendemain.
Et pourquoi pas Sir Jagger ? Se peut-il qu’il puisse devenir un jour, » Lord Jagger, On The Rocks? « … Mais certes non sur la paille !…