Marié à la souveraine britannique depuis 1947, le prince consort s’est éteint vendredi matin, «paisiblement», au château de Windsor, à l’âge de 99 ans. Il avait été hospitalisé et opéré du cœur en mars dernier.
C’était une histoire d’amour. Pas toujours simple, pas toujours harmonieuse, mais une longue, très longue histoire d’amour. Pas un conte de fées non plus, pas celui d’un prince charmant, séduisant et emportant vers un avenir radieux une dulcinée énamourée. Plutôt une histoire à l’envers. Celle d’une jeune princesse de 13 ans posant les yeux sur un bel officier d’origine étrangère, allemande, russe et danoise, mais né en Grèce. Un grand blond distingué de 18 ans, un prince tout de même, en uniforme blanc de la Royal Navy. Irrésistible.
Cette première rencontre eut lieu en 1939.
A la veille des six années tourmentées et si tristes de la Seconde Guerre mondiale. Les deux jeunes gens s’écriront, tomberont amoureux et se marieront finalement en 1947. Pas forcément le schéma habituel des cercles royaux où les mariages étaient, et sont encore parfois, des affaires qui s’arrangent. Elizabeth II et le prince Philip sont restés mariés soixante-treize ans. Il s’est éteint
«ce matin, paisiblement, au château de Windsor» à l’âge de 99 ans, a annoncé ce vendredi à midi Buckingham Palace. Le couple avait quatre enfants, le prince Charles, héritier du trône, puis Anne, Andrew et Edward.
«C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d’Edimbourg», dit le communiqué du Palais. En 1997, lors d’un discours prononcé pour leurs noces d’or, la reine avait décrit son prince comme «très simplement, ma force et ma stabilité pendant toutes ces années». A 12 h 45 exactement, moins d’une heure après l’annonce officielle du décès du prince, un cadre portant le communiqué a été attaché aux grilles de Buckingham Palace, pour confirmer au bon peuple britannique la triste nouvelle. Le drapeau qui flotte au-dessus du toit du palais a été placé en berne, comme sur tous les autres bâtiments officiels du Royaume.
Au cours de l’après-midi, des bouquets de fleurs ont commencé à s’accumuler devant les grilles de Buckingham Palace, mais aussi au château de Windsor, à l’ouest de Londres, où le prince est décédé. Les foules restaient relativement modestes. Buckingham Palace a d’ailleurs demandé aux Britanniques de limiter leurs hommages en raison de la pandémie du Covid-19. La famille royale a suggéré de faire une donation à une organisation caritative au lieu de déposer des fleurs et a ouvert un livre de condoléances en ligne sur son site internet. Le prince avait récemment passé un long mois à l’hôpital et subi une intervention au cœur. Il était sorti de l’hôpital le 17 mars dernier.
Sur la BBC, et les autres chaînes d’information en continu, tous les programmes ont été interrompus et ne diffusent que des hommages au prince, le plus long consort – même s’il n’en a jamais porté le titre officiel – d’un souverain de toute l’histoire de la monarchie britannique. Tous les journalistes sont habillés de noir – des tenues spéciales sont toujours prévues dans les studios – pour saluer la longue vie du prince.
Lundi, les députés prononceront une série d’hommages au prince dans l’enceinte du parlement de Westminster. Les campagnes électorales en cours pour des élections locales le 6 mai, en Ecosse ou au Pays-de-Galles ont été suspendues. Vendredi soir, à 18 heures, les cloches de l’abbaye de Westminster ont sonné, toutes les 60 secondes, à 99 reprises, l’âge du prince.
Une période de deuil officiel devrait être observée, sans doute pendant huit jours, mais les détails restent encore à définir. En temps normal, les funérailles d’un membre important de la famille royale sont préparées, au millimètre près, des années avant le décès. Mais les temps ne sont pas normaux et la pandémie empêchera la tenue de funérailles d’Etat et l’exposition du cercueil, comme le veut la coutume. Buckingham Palace devrait donner des détails plus précis dans les heures à venir, mais les obsèques devraient se tenir d’ici une semaine, probablement dans la chapelle St George au château de Windsor. Et en présence d’un nombre restreint de membres de la famille royale. Les règles pour les enterrements pendant la pandémie limitent à trente personnes le nombre de personnes admises à participer à la cérémonie.
Le Premier ministre Boris Johnson : Quelques minutes après l’annonce du décès du prince, le Premier ministre Boris Johnson, en costume et cravate noire, a prononcé un hommage appuyé devant Downing Street, saluant la mémoire d’un homme qui a «guidé la famille royale et la monarchie de manière qu’elle demeure une institution indiscutablement vitale pour l’équilibre et le bonheur de notre vie nationale». A sa suite, les hommages se sont multipliés dans le monde entier.
Le président français Emmanuel Macron a salué la mémoire et la «vie exemplaire» du prince Philip. Le président américain Joe Biden a rendu hommage aux «décennies d’actions dévouées» du prince, alors que l’ancien président américain Barak Obama et son épouse Michelle ont publié un communiqué commun rappelant qu’«au côté de la reine, ou deux pas derrière elle comme l’imposait l’usage, le prince Philip a montré au monde ce que signifiait être un époux qui soutient une femme de pouvoir».
Témoignage de Richard Abel :
JE GARDE UN SOUVENIR IMPRESSIONNANT DU CONCERT PRIVÉ QUE J’AI OFFERT AU PRINCE PHILIPP
Il a été bien sympathique avec moi et m’a dit avoir apprécié le spectacle que je lui ai présenté, accompagné de 14 musiciens.
Ce qui m’a surtout impressionné c’est l’extraordinaire déploiement de sécurité l’entourant ainsi que l’exigeant protocole à suivre du genre: – même si nous sommes à côté de lui (comme sur la photo) on ne peut pas lui adresser la parole si lui ne le fait pas en premier, – on ne peut pas s’avancer pour lui serrer la main, c’est lui qui doit initier le mouvement etc Le plus dur a été que les invités ne pouvaient pas m’applaudir lorsque l’on m’a présenté sur la scène car c’est lui la vedette. Cependant, on pouvait m’applaudir après chacun de mes numéros. Quand on a le trac, d’arriver sur scène sans vos applaudissements, c’est très déstabilisant. Il y a eu, en plus, l’immense gourde que j’ai faite dans une de mes présentation et dont le journaliste Roger Sylvain raconte dans ma biographie! Je garde malgré tout un très bon et beau souvenir de cet événement important de ma carrière. Mes pensées vont pour son épouse, la Reine ainsi que sa grande famille.
Note: Sur la photo, l’homme complètement à droite et dont j’ai oublié le nom, faisait ma première partie. La dame était une de mes invités (Francine Mathieu). Nous lui avons présenté un sketch de Mozart (en musique) et elle incarnait ma soeur Léopoldine!)
Bravo Richard, merci pour ce témoignage.