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Lionel Duperval n’est plus.

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‘Lionel Duperval, un ami très cher’


Lionel Duperval est décédé d’une crise cardiaque la semaine dernière. J’adresse mes condoléances les plus sincères et émues à la famille de Lionel que je connaissait bien. Lionel était un ami.



Recu de Carl Fombrun:

Chère Yvonne Courage,

C’était un plaisir de te parler au telephone récemment. Pour la gouverne de tes lecteurs et lectrices qui ont peut-être connu Lionel Duperval, ce gentilhomme haitien je t’envoie la note suivante.

Je t’embrasse.

EN SOUVENIR DE LIONEL DUPERVAL


Lionel Duperval, un jeune ami et collègue à la Radio Carnivale à Miami, en 2002-2003, est décédé d’une crise cardiaque ; quelques années précédentes son frère Patrick en était aussi victime. Lionel aimait s’exprimer dans la langue de Voltaire, ayant résidé pendant quelques temps en France. Lionel, un gentilhomme dans toute l’acception du mot, m’avait reçu les bras ouverts à la Radio Carnivale…

En 2003, Lionel Duperval avait un programme intitulé AFRO-CULTURE avec son associé Harold Stacko, où ils me firent une chaude réception comme invité d’honneur. Je reconnaissais à peine Lionel, avec son nouvel afro, et je n’ai que de bons souvenirs de lui.

La vie, c’est une transition et comme nous le savons tous, jeunes et vieux, riches et pauvres, noirs et blancs nous devons tous passer par là.

Je dédie à Lionel
le touchant poème en chanson de Léo Ferré:

Avec le temps…
avec le temps, va, tout s’en va
on oublie le visage et l’on oublie la voix
le cœur, quand ça bat plus, c’est pas la peine d’aller
chercher plus loin, faut laisser faire et c’est très bien

avec le temps…
avec le temps, va, tout s’en va
l’autre qu’on adorait, qu’on cherchait sous la pluie
l’autre qu’on devinait au détour d’un regard
entre les mots, entre les lignes et sous le fard
d’un serment maquillé qui s’en va faire sa nuit
avec le temps tout s’évanouit

avec le temps…
avec le temps, va, tout s’en va
mêm’ les plus chouett’s souv’nirs ça t’as un’ de ces gueules
à la gal’rie j’farfouille dans les rayons d’la mort
le samedi soir quand la tendresse s’en va tout’ seule

avec le temps…
avec le temps, va, tout s’en va
l’autre à qui l’on croyait pour un rhume, pour un rien
l’autre à qui l’on donnait du vent et des bijoux
pour qui l’on eût vendu son âme pour quelques sous
devant quoi l’on s’traînait comme traînent les chiens
avec le temps, va, tout va bien

avec le temps…
avec le temps, va, tout s’en va
on oublie les passions et l’on oublie les voix
qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

avec le temps…
avec le temps, va, tout s’en va
et l’on se sent blanchi comme un cheval fourbu
et l’on se sent glacé dans un lit de hasard
et l’on se sent tout seul peut-être mais peinard
et l’on se sent floué par les années perdues- alors vraiment
avec le temps on n’aime plus

Ce n’est qu’un au-revoir, Lion.

Merci très cher Carl,

Carl Fombrun
www.fombrun.com
[email protected]
305.271.2748