L’éventualité que la Banque de la République d’Haïti (BRH) interdisent aux institutions financières de payer en dollar les transferts d’argent venus de l’étranger, donne la peur au ventre aux cambistes. Ces derniers y voient une mesure qui ne peut que les envoyer au chômage, leurs principaux clients étant les bénéficiaires de transferts.
Vendredi, le gouverneur de la banque centrale, Charles Castel, avait fait savoir que, pour faire face à la rareté du dollar en liquide, auquel le marché est confronté, il est possible qu’à partir de janvier, les banques commerciales et les maisons de transfert ne soient plus autorisées à remettre en dollar US les montants qu’envoient les Haïtiens vivant à l’étranger.
M. Castel avaient estimé que ces montants étaient destinés à être dépensés en gourdes, autant donc faire le versement en monnaie locale aux bénéficiaires. Les cambistes ont indiqué qu’il s’agira sans doute d’une mesure visant à favoriser les grosses bourses à leur détriment. Le pire, ont-ils dit, c’est que cette mesure risque d’être adoptée sans même les consulter. Ils appellent les responsables à trouver ailleurs la source de la rareté du dollar, car il y a des lustres que les gens reçoivent en dollars l’argent arrivé de l’Etranger. Et c’est la première fois que la rareté du dollar atteint une telle dimension.
Les cambistes rejettent également toute responsabilité dans la circulation de faux billets sur le marché. ‘ les responsables doivent sans doute savoir où orienter leurs investigations’ a lancé un cambiste. Le gouverneur de la BRH avait promis vendredi une importation de dollars pour les prochains jours. Entre temps, les clients ne pouvaient toujours pas ce mardi effectuer un tirage superieur à 500 dollars. C’est pour rendre compte de cette ‘situation inédite’ que le ministre de l’Economie et des Financs et M. Castel sont invités ce mardi par la commission Finance et Budget du Sénat.