Le 34e défilé de la Fierté gaie à Montréal a eu lieu le 19 août sous le soleil et un arc-en-ciel de couleurs dans les rues.
L’événement qui a débuté vers 13h nous en a donné plein la vue sur les 2,7 km qui séparait le point de départ sur Metcalfe et l’arrivée sur Alexandre-DeSève. La couleur du drapeau choisi cette année était le bleu, signe de sérénité et harmonie. Les participants étaient invités à porter ces couleurs.
Texte de Nicolas Vigneau
Les Marches des fiertés, aussi appelées Gay Pride, sont à la base des manifestations qui prônent la liberté et l’égalité pour toutes les orientations sexuelles et identités de genre.
Ces manifestations se déroulent tous les ans dans la plupart des grandes villes du monde au cours des mois de mai, de juin, de juillet ou d’août pour commémorer les émeutes de Stonewall qui se tinrent dans la Christopher Street à New York le 28 juin 1969. Ce jour-là, un groupe de lesbiennes, de gays, de bis et de trans s’est rebellé contre les forces policières venues faire une descente au Stonewall Inn, un bar gay de Greenwich Village.
À l’époque, il était interdit de servir des boissons alcoolisées aux homosexuels, de danser entre hommes ou de se travestir. Le fait de s’embrasser entre hommes était considéré comme un attentat à la pudeur. Les descentes de police dans les bars suspectés d’être fréquentés par les homosexuels étaient monnaie courante. Mais le raid policier survenu au Stonewall Inn a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pour la première fois, les victimes ont refusé de se laisser faire ; elles ont résisté et combattu les policiers. Une série de manifestations spontanées et violentes ont éclaté un peu partout dans la ville en réponse à des arrestations massives et arbitraires. Pendant plusieurs jours, des combats se déroulèrent dans la rue. Les émeutes de Stonewall sont depuis considérées comme le début de la lutte pour l’égalité des droits pour toutes les orientations sexuelles.
Si l’on peut poser un regard critique sur les Gay Pride (montée du capitalisme rose, atténuation de leur côté revendicateur comme le montre l’utilisation de termes tels que « défilé » ou « parade » plutôt que « manifestation », etc.), elles sont néanmoins toujours nécessaires à mes yeux. Elles demeurent des moments d’affirmation et de visibilité pour la communauté LGBT qui peut aider des gens à s’accepter ou à prendre conscience qu’il y a d’autres personnes comme eux et elles. Nos sociétés sont encore gangrénées par l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie et il est bon de rappeler que l’hétérosexualité n’est qu’une orientation sexuelle parmi tant d’autres. De plus, comme l’a si bien dit Dany Turcotte récemment, on vit dans une illusion d’ouverture d’esprit et nos droits demeurent fragiles. Même en 2018, nos vies sont parfois en danger. Cette semaine, au Bois de Boulogne à Paris, Vanesa Compos, une femme trans péruvienne, a été sauvagement assassinée. C’est triste et révoltant.
Bonne Gay Pride à tous et toutes. Rassemblez-vous. Affirmez-vous. Exprimez-vous. Épanouissez-vous. Célébrez-vous. Acceptez-vous sans honte. Aimez et laissez-vous aimer en retour. Remémorez-vous les luttes passées contre la haine et l’ignorance pour vous préparer aux luttes présentes et futures. Vous n’êtes pas seuls-es. Vous ne le serez jamais.