Recu du Coin de Carl
juillet 2008
Ben Yahmed
Sur tous les continents, la plupart d’entre nous sommes sous l’emprise d’une préoccupation dominante : l’effet dévastateur de la vertigineuse montée des prix des produits alimentaires et du pétrole sur notre vie quotidienne.
Le pouvoir d’achat des familles s’érode en effet jour après jour, tandis que se désarticulent les budgets des individus comme ceux des nations.
Nous en oublions les conflits en cours et cessons de nous inquiéter de ceux qui menacent : qui se souvient encore que le 12 juillet 2006, il y a deux ans, dans cette terre de confrontations qu’est le Moyen-Orient, a éclaté, à l’improviste, un conflit armé qui a duré plus d’un mois, fait des milliers de victimes et ravagé le Liban ?
Je pense, pour ma part, qu’au moment même où l’État d’Israël négocie avec la Syrie, avec l’Autorité palestinienne et même avec le Hamas et le Hezbollah, le danger de guerre n’a jamais été aussi redoutable.
Je crois que ces palabres, dont personne n’attend de résultat tangible, ni à court ni même à moyen terme, peuvent être un rideau de fumée derrière lequel se prépare le presque inévitable conflit armé entre les deux puissances qui se disputent le leadership de la région : l’Iran et Israël…
Entre Israël et l’Iran, il y a une énorme différence : le premier est devenu, dès le début des années 1960, avec l’aide clandestine de la France et des États-Unis, une puissance dotée de l’arme nucléaire. .
L’arrangement nucléaire entre Israël et les États-Unis a été conclu en 1969, lors de la rencontre, à Washington, entre le président Richard Nixon et le Premier ministre Golda Meir. C’était la première fois que les États-Unis reconnaissaient officiellement le statut de puissance nucléaire d’Israël :
Israël s’engageait à ne pas faire d’essais nucléaires et à ne pas dire qu’il avait des armes nucléaires. De leur côté, les Américains promettaient de ne pas faire pression sur l’État hébreu pour qu’il signe le traité de non-prolifération nucléaire…
Selon des sources fiables, Israël produit assez de plutonium pour fabriquer approximativement cinq bombes nucléaires par an. On peut en déduire qu’il en a fabriqué 150 depuis 1981, ce qui lui donnerait un total d’environ 300 bombes.
Nous en sommes là, en effet : les pays arabes ayant fait acte de carence et leurs dirigeants ayant, bon gré mal gré, accepté la domination israélienne (scientifique, technologique et nucléaire), c’est à la République islamique d’Iran qu’a échu le rôle de challenger de l’État hébreu.
Elle a décidé, quoi qu’en disent ceux qui s’expriment en son nom, de se doter de l’arme nucléaire. Non pas pour « rayer Israël de la carte » comme a pu le dire sottement son président – elle n’en a ni l’intention ni la capacité -, mais pour disposer d’une force de dissuasion et rétablir entre elle et Israël un semblant d’équilibre.
Merci Carl
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