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Nicole Rochette et la route du plaisir

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Quarante-quatre années en Floride, une petite famille élevée, partenaire dans un bar, vingt ans dans l’hôtellerie, Nicole Rochette aura beaucoup travaillé… tout en s’amusant beaucoup.

Elle se rappelle la tournée des Grands Ducs, alors que les nuits ne se terminaient jamais, alors que le plaisir attendait son monde dans une vingtaine et plus de bars, tout au long de la Collins Avenue, dans Sunny Isles.

Son futur mari, Réjean Fradette, voulait s’en aller en Floride « un beau pays où il fait chaud », Nicole Rochette ne s’est point fait prier pour le suivre. Et c’est là, dans l’État du Soleil, qu’elle ses garçons, devenus citoyens américains.

Avec son mari, Nicole et leur associé le musicien Raymond Laroche, a pris la direction du bar The Starlight au Beachcomber (devenu Beacharbour). En haut, il y avait la salle de spectacle et Nicole se souvient d’y avoir applaudi Ti-Gus et Ti-Mousse ainsi que Claude Valade.

De plus, le couple a pris la responsabilité du pool bar et lorsque nous avons fait remarquer à Nicole que cela représentait beaucoup de travail, elle a répondu :

« C’était plaisant… On avait beaucoup de monde…Au Starlight, nous avions un pianiste puis, en fin de soirées, d’autres musiciens s’amenaient qui avait sa trompette, qui avec son accordéon…tout le monde venait jouer, c’était superbe!

« On travaillait dur puis ensuite on faisait la tournée des grands ducs, un bar à la fois, avec des gens qui avaient commencé la soirée chez nous. On parkait notre char au coin de la 163 Street et on s’arrêtait partout, pour finir à l’autre bout, au Château. Et nous prenions un taxi pour revenir. C’était devenu un rituel, comme une obligation, il fallait que tu les fasses… »

Quand le mari de Nicole est retourné au Québec, après leur divorce, elle est demeurée à Sunny Isles, travaillant pendant deux ans au Pelican du Driftwood et ensuite au Château et ses nuits folles :

« C’était plein tout le temps, c’était parfait. On dansait, on chantait, on s’amusait, beaucoup d’artistes venaient nous voir…et les Canadiennes, ce qu’elles étaient belles !

Et Nicole de poursuivre :
« Aujourd’hui, il n’y a plus rien sur la beach, sauf au Thunderbird (entrevue réalisée en 2005). Autrefois, nous trouvions vingt, trente bars… Tout le monde parlait français… »

Nicole Rochette a quitté la Collins Avenue et Sunny Isles au début des années 80 et elle sait qu’elle n’y retournera plus jamais, que cette histoire est terminée.
Sa vie se poursuit toutefois en Floride, qu’elle considère comme son pays, tout en reconnaissant que : « Le Québec c’est la plus belle place »

Elle y revient une fois l’an, toujours :
« Ce qui me manque, ce qui me manque, moi, c’est l’automne…c’est tellement beau…mais la neige est un peu trop froide…


Trois femmes qui ont su conjuger travail et plaisir à Sunny Isles, de gauche à droite: Carole Gauthier, Carmen Boivin, Nicole Rochette.