Depuis plus de deux décennies, Lauris Boulanger s’est bâti une excellente réputation dans la construction en Floride du sud, grâce à son expertise et son haut niveau de qualité.
Cet homme de Saint-Roman, comté de Frontenac, a construit l’une des toutes premières tours pour condominiums luxueux à Sunny Iles. Les endroits connus des Québécois, comme Le Laurier, le Maisonneuve, le Montcalm portent tous une signature de la famille Boulanger.
Probablement le Québécois ayant le mieux réussi à Sunny Isles, la réputation de Lauris Boulanger s’étend dans toute la Floride, ainsi que dans d’autres états américains.
Si, aujourd’hui Lauris, 62 ans, consacre une bonne partie de son temps à ses petits plaisirs, il le doit à son fils, Lorris Jr. qui, petit à petit, assume la relève. Sa voie lui est tracée, il n’en fut pas de même pour le patriarche.
« J’ai été élevé sur une ferme, mon père étant un commerçant de bois. Quand est venu mon temps, je suis allé voir des endroits pour travailler dans les mines de cuivre : fallait avoir de l’expérience, puis ils nous envoyaient en bas, dessous la terre. Alors j’ai dit à mon père : « Moi, je m’en vais aux États- Unis. » En 1965, je me suis retrouvé dans la construction, à Washington…. »
« – Que faisiez-vous dans la construction ?
– N’importe quoi. J’étais un ouvrier journalier… j’en ai posé du gyprock.
– Et la Floride ?
– J’y suis venu en 1968.
– Et vous êtes devenu contracteur…
– En 1980, quelqu’un m’a offert un projet à Miami Beach, pas une grosse affaire mais cela m’a permis de commencer à construire.
– Vous avez été impliqué dans différents projets à Sunny Isles : Winston Towers, La Laurier…
– Aux Winston, j’ai fais toutes les réparations pour un groupe québécois, dont Jean Boisvert qui avaient acheté une tour. Puis je suis devenu partenaires avec eux pour la construction de maisons de ville… Le Laurier, c’est le premier que j’ai construit ici. Puis on a vendu à des canadiens-français.
– Directement sur la plage, le Ocean Club, c’est de vous, n’est-ce pas ? Une des toutes premiers tours à condos, face à l’Océan…
– Ah, oui. On a plié plus de deux millions là…
– Vous l’avez gardé combien de temps ?
– On l’a bâti en 1995, fin de 1996, nous avions vendu toutes les unités. On vendait 120 000 l’appartement, aujourd’hui ils vendent six, sept cent milles.
– Vous êtes impliqué dans différents projets ici et là, en relation avec les banques faut avoir les nerfs solides pour risquer à chaque fois…
– Tu t’habitues. Mais je ne sais pas si aujourd’hui je pourrais risquer comme je l’ai fais parfois.
– Ça prend la bosse des affaires, nul doute. Beaucoup d’ouvriers restent des ouvriers…
– Bien, ça prend du monde pour tout. Si nous étions tous pareils, ça ne marcherait pas. Il faut que tu aimes de que tu fais.
– C’est la clef du succès ?
– Oui. Et le travail. Le service aussi. J’ai travaillé sept jours sur sept, les soirs, n’importe quand. D’autre part, il faut satisfaire la clientèle. Une fois, un groupe qui avait acheté quatre ans auparavant, disait avoir un problème avec une porte, ils avaient eux-mêmes causé le dommage. Je leur ai quand même envoyé un de mes gars…
– Reste-t-il encore à faire à Sunny Isles, autrement que pour les Russes et les sud-américains ?
– Beaucoup. Il y a des buildings sur le côté ouest de la Collins qui ont commencé à tomber. D’autre part, il y a encore beaucoup de Canadiens qui veulent vivre au soleil.
– Est-ce qu’on s’ennuie du Québec ?
– Non. Mais j’y vais assez souvent. Ma mère, un frère et une sur habitent Gatineau. »
Chez les Boulanger, tout le monde met la main à la pâte : le fils comme constructeur, l’épouse et la fille aux papiers… Lauris, lui, en plus de gâter cinq petits-enfants, collectionne les photos autographiées de grands athlètes. Amateur de tous les sports, grand voyageur sur les différents continents, le gars de Saint-Roman en a fait du chemin.
Les Boulanger, père et fils : Lauris et Lorris
Les Boulanger, père et fils : Lauris et Lorris
Le Ocean Club, construit par Lauris Boulanger : l’une des premières tours face à l’Atlantique.