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Une mine d’or

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Voici Honey BooBoo
J’ai toujours eu énormément de difficultés avec les enfants stars. Particulièrement quand ils n’ont aucun talent pour le show-business. Elle ne chante pas, ne danse pas, mais joue la carte de la femme fatale sexy de 20 ans alors qu’elle n’a que six ans. Et c’est là que mes réticences sont palpables. Outre le fait qu’elle joue à la grande guédaye, Honey BooBoo ne fait que des faces de vamp, de petite fille trop gâtée, de petite peste. On aime ou on déteste, mais elle ne laisse personne indifférent.

Honey BooBoo, c’est Alana Thompson, une belle petite fille habituée à courir tous les concours de beauté avec la famille. Honey BooBoo a tout raflé au fil des ans : médailles, concours, trophées grâce à maman qui lui faisait avaler un cocktail de Red Bull et Mountain Dew pour la booster avant chaque émission de Toddlers & Tiara, show auquel elle a participé à plusieurs reprises depuis l’âge de 3 ans.

Mine de rien, en l’espace de quelques mois, elle est devenue un vrai phénomène médiatique. Aux Etats-Unis, sa téléréalité est un immense succès avec quelque 3 millions de téléspectateurs à TLC. Au Québec la série a débuté en début de janvier sur les ondes de MusiMax. Les Thompson n’ont aucune éducation, aucun savoir-vivre mais un amour indescriptible. Des Rednecks attachants tricotés serrés qui s’aiment beaucoup et transmettent, à leur façon, de très belles valeurs familiales. June la maman doit peser au moins 300 livres, les trois sœurs d’Alana sont très présentes tout au long de la série et le père Mike, surnommé Nounours est le type parfait du père résigné mais non moins fier de sa progéniture.

On comprend à peine ce qu’ils disent tellement ils marmonnent. Même en anglais, on doit lire les sous-titres pour comprendre quelque chose. Ils ne parlent pas, ils avalent leurs mots et leur phrases.

L’émission est controversée depuis ses débuts. Même si les grands de la télé américaine comme Rosie O’Donnell ou Barbara Walters l’encensent, il n’en reste pas moins qu’on se demande si TLC n’exploite pas la famille pour renflouer ses coffres et augmenter ses cotes d’écoute. L’étalage d’éducation déficiente des Thompson soulève bien des questions. Sont-il vraiment aussi pauvres d’esprit ou si TLC leur a donné un texte pour mousser le show? C’est trash, vulgaire et ça n’a aucune classe, mais les cotes d’écoute sont bonnes.

Chaque fois que j’ai regardé, je n’ai jamais pu m’empêcher de penser au meurtre de la petite reine de beauté de six ans, Jon Bennet Ramsey survenu à la résidence de la famille à Boulder au Colorado à Noël 1996. Les parents ont toujours été fortement soupçonnés mais il n’y a jamais eu de preuve et le meurtre reste toujours un mystère. Longtemps, la mère Patricia, une ancienne reine de beauté, s’est fait montrer du doigt. Au point où, incapables de supporter les regards, les Ramsey sont déménagés au Texas où Patricia est décédée des suites d’un cancer quelques années plus tard.

Mais revenons à nos moutons. La petite Honey BooBoo est devenue une petite poule aux œufs d’or. Elle rapporte au centuple. La famille en profite autant que les réseaux de télévision et le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Pourtant, au rythme où ça va, les Thompson sont à créer un petit monstre qui aura très peu de chances de vivre en équilibre dans le futur.

Dommage parce qu’elle est bien mignonne.

Au Québec en français: Musimax Dimanche 20h

Showbiz
Impensable de commencer la journée sans lire SHOWBIZ.

Des petites nouvelles juteuses sur le merveilleux monde des artistes et de la télévision. Ne ratez pas ça, c’est pour vous qu’on fait ça tous les jours.

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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.