L’industrie en crise
Pour des dizaines de millions de gens, la nouvelle saison des ouragans qui approche à grands pas est un véritable cachemar et pour cause, ils n’ont pas d’assurance pour leur maison et risquent de se ramasser tout nus dans la rue au moindre coup de vent.
Depuis l’ouragan Andrew il y a 14 ans, la Floride n’aura jamais connu une aussi grande crise dans la très lucrative industrie des assurances. Le moment est critique. A Tallahassee, on négocie ferme, mais les compagnies semblent intraitables et ces cinq dernières années, le montant des primes a triplé. Une médecine de cheval. Déjà que les primes n’ont jamais été minimes, imaginez le casse-tête des citoyens avec de nouvelles hausses.
En 2005, 41 compagnies ont majoré les taux de 20% et laissé tomber des dizaines de milliers de personnes. Tout retard dans le paiement étant considéré comme un refus d’acquitter la facture, l’assuré a intérêt à signer son chèque le jour-même de la réception. Les compagnies sont de plus en plus indépendantes. Les ouragans de 2005 ont laissé un goût amer, ils ont coûté des milliards aux compagnies. Depuis quelques années, 22 compagnies n’ont pas renouvellé les assurances de 560 000 personnes. On augmente les primes pour renflouer les coffres qui, encore une fois cette année, auront à faire face à d’importances réclamations, menaçant ainsi toute l’industrie des assurances qui n’a qu’un seul mot en tête : faillite.
Avec de nouvelles hausses de tarifs, plusieurs citoyens auront à choisir entre payer les primes et être assurés full pin ou abandonner parce qu’ils n’ont tout simplement pas les reins assez solides pour supporter une nouvelle hausse. On mange ou on s’assure.
Mais, advenant le refus de payer les primes, à quelques semaines de la saison des ouragans, on y pense à deux fois. Le moindre coup de vent un peu plus violent risque de les mettre carrément dans la rue. Quand la maison se trouve directement dans la trajectoire de l’ouragan et que la police d’assurances n’est pas payée, l’avenir n’est pas plus rose que le présent.
La Floride vit vraiment une très grosse crise. Pas facile pour personne de repartir à zéro quand tout était dans une maison que le vent a effrontément soufflée, ou encore que l’inondation a complètement anéantie. Pas facile de se retrousser les manches quand on et tout nu dans la rue et qu’on veut juste brailler pour oublier qu’on n’a plus rien.