L’ouragan Péladeau
On aura beau me répéter que la politique n’a rien à voir avec la culture, je n’en crois rien. A chaque élection, que ce soit au pays ou à l’étranger, l’annonce d’une grosse pointure adhérant à un parti politique fait toujours jaser. C’est du gros show-business. Désormais, notre Première ministre sortante, a un metteur en scène et un comédien pour la diriger.
King des médias, Pierre-Karl Péladeau ajoute une corde à son arc: King d’une campagne électorale. Dès que Pauline a annoncé sa candidature, la nouvelle a fait boule de neige, bouleversant toutes les salles de presse du pays, du Pacifique à l’Atlantique. On ne parle que de lui. Il éclipse tout le monde.
Secrètement depuis des semaines, tous les chefs lui faisaient les yeux doux et rêvaient de l’avoir dans leurs rangs. C’est Pauline Marois qui a rempoté le gros lot à cette loterie électorale. Une grosse pointure. Une candidature que personne n’avait prévue. Et, avec PKP, pas d’hypocrisie, pas d’hésitation, pas de tataouinage. Il est là pour faire l’indépendance du Québec et rien d’autres. C’est clair, net et précis. Il l’a dit poing levé. Quoi qu’on en pense ou dise, la campagne a pris des allures référendaires dont le PQ se serait bien passé. On ne voulait pas aborder le sujet de peur de perdre les élections. PKP est entré dans le vif du sujet. Les dés sont jetés, les débats seront, espérons-le, très éclairante. Adieu la charte.
Le tsunami Péladeau fait trembler la terre et ses habitants. On l’encense ou le critique, mais il ne laisse personne indifférent. Pas même le PM du Canada, Stephen Harper qui pourtant, le connait assez pour l’avoir reçu à souper au 24 Sussex Drive en 2009 avec sa compagne de l’époque, Julie Snyder. Mais, soyons honnêtes, malgré ses convictions péquistes, il a toujours été près des fédéralistes conservateurs. A preuve, Brian Mulroney est le parrain de son fils Thomas.
Pour tous les candidats, quel que soit le parti, la situation est délicate. Tout le monde marche sur des ufs. On entend à peine parler Bernard Drainville et Jean-François Lisée semble absent de la campagne. Les vedettes ne font pas le poids à côté de PKP. Monsieur prend beaucoup de place et déjà, certains journalistes le voient Premier ministre. Pas certaine que Mme Marois ne regrette pas de l’avoir choisi. Son candidat lui vole la vedette.
La campagne est difficile et Mme Marois a tout intérêt à se faire élire avec une majorité. Si jamais elle perdait le pouvoir, un pustch serait organisé et elle retournerait vite à son condo de trois millions au St-Regis dans le Vieux-Montréal. Ses lieutenants ne niaiseront pas avec le puck. Ce sera alors, tasse-toi Pauline.
Ils sont maintenant deux à convoiter le trône. Car, ne vous en déplaise, au lendemain du scrutin, Péladeau n’a certes pas l’intention de se laisser mener par le bout du nez. Advenant une défaite, PKP n’est pas le genre à siéger à titre de député obscur qui ne peut se prononcer sur rien. Par contre, si le parti gagne, il sera sans doute ministre section économique, ce qui serait loin d’être mauvais.
L’homme a du panache, énormément de charisme et impressionne. Sa simple présence devant un auditoire laisse les invités bouche bée. On boit ses paroles, on admire l’homme. Pas seulement parce qu’il est milliardaire, mais bien parce qu’on croit qu’il pourrait sortir le Québec du trou et faire l’indépendance. Selon le magazine McLeans, PKP est l’homme le plus redoutable du Québec. C’est quand même pas rien.
Quoi qu’il arrivera d’ici le 7 avril, PKP continuera de défrayer les manchettes. La star du Québec, c’est lui. Le PQ, c’est lui. A un point tel que les mauvaises langues se plaisent à dire que le Parti Québecois est devenu le Parti Québecor. PKP a réveillé le chat qui dormait depuis des lustres.
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