Si quelqu’un au monde n’avait jamais entendu parler de la Floride, depuis une semaine, il sait exactement où cela se trouve sur la carte géographique.
Avec leurs élections, les Américains sont devenus la risée du monde entier et pour une fois qu’on peut rire d’eux sans se faire cogner sur les doigts, tout le monde s’en donne à cur joie.
Même Fidel Castro fait des gorges chaudes.
Comme si c’était la première fois que le système faiblissait, la première fois qu’il y avait des erreurs sur les bulletins de vote, la première fois que la Floride était sur la sellette. Mais on semble oublier que la Floride a un long passé d’irrégularités électorales. En 1997 notamment, l’élection du maire de Miami, Xavier Suarez, a été invalidée après la découverte de 5 000 bulletins de vote frauduleux. La semaine dernière l’Attorney General, Janet Reno, a indiqué que ses services avaient recu de nombreuses plaintes concernant diverses irrégularités en Floride. De nombreux électeurs ont affirmé avoir été induits en erreur par la conception de bulletins de vote prêtant à confusion.
De toute évidence, le système électoral est en pleine crise. Les ratés sont bel et bien réels. Dur pour l’ego américain tout ca. À force de se péter les bretelles pour affirmer haut et fort qu’on est les meilleurs au monde, l’élastique finit par céder.
Les Démocrates ont exigé un recomptage à la main, les Républicains menacent de poursuivre. Gore ne veut pas concéder la victoire, Bush veut le pouvoir, le peuple de Palm Beach se révolte et demande un nouveau vote. Bush veut une injonction pour bloquer certaines procédures, Al Gore reste sur ses positions.
Même pas 800 votes de différence !
La Floride passe pour une république de bananes et le monde entier s’amuse. L’envoi d’une armée d’avocats en Floride et la perspective d’une avalanche de poursuites judiciaires dans certains comtés de la Floride vont très certainement compliquer une situation déjà très confuse et coûter quelques millions de dollars.
On a beau en rire et se dire fatigué d’en entendre parler, reste que l’heure est grave. Cette élection ne sert pas à élire le député de St-Clinclin des Meumeux, mais bien à élire le président des USA, l’homme le plus puissant au monde l’homme qui trône sur la planète.
C’est pas n’importe quoi ni n’importe qui !
Dans l’incertitude qui prévaut sur l’issue de l’élection, les Américains peuvent s’accrocher à quelques dates précises :
– 17 novembre : date limite en Floride pour dépouiller les bulletins de vote des gens à l’extérieur du pays, opération nécessaire avant la publication des résultats officiels dans cet État, qui détermineront le prochain locataire de la Maison Blanche.
– 18 décembre : les grands électeurs se réunissent dans chaque État pour élire le président et transmettent le résultat de leur vote par pli scellé à Washington.
– 5 janvier : décompte des voix des grands électeurs par le président du Sénat devant les deux chambres du Congrès.
– 20 janvier à midi : prise de fonctions du nouveau président.
– 4 mars : date fixée par la Constitution stipulant que si aucun accord n’a pu être trouvé sur le nom du nouveau président, « le vice-président devra faire office de président ».
À moins de donner une garde partagée de la Maison Blanche, Salomon a encore beaucoup de pain sur la planche.
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