A quelques semaines des élections américaines, si j’étais Laura Bush, First Lady de métier, épouse de George W. Bush 43e président et mère de jumelles qui ont régulièrement défrayé les manchettes des journaux depuis cinq ans, je changerais mon fusil d’épaule. Je ne serais plus du tout la femme effacée que je suis depuis mon mariage avec George en 1977.
Surtout en pleine campagne électorale alors que l’épouse de l’adversaire, Teresa Heinz Kerry a son franc parler et ne se gêne nullement pour afficher ses couleurs.
Si j’étais Laura Bush, j’arrêterais de suivre mon mari comme un petit chien de poche sur les podiums, je me débarrasserais de mon petit sourire figé qui tape sur les nerfs de tout le monde et j’ajouterais mon nom à la naissance à ma signature. Je serais Laura Welsh Bush, diplômée en Education de la Southern Methodist University et je dirais souvent que j’ai une maîtrise en Education, que j’ai des idées bien tranchées, que je supporte le droit des femmes à l’avortement et que je ne suis pas toujours d’accord avec les idées de mon Double V.
Tout le monde saurait que je suis très active dans plusieurs comités et que je ne suis pas « bobonne » à la maison comme on semble le croire.
Si j’étais Laura et que je souhaitais que mon mari remporte les élections, je m’affirmerais. Tout simplement. Je serais un peu comme Hillary, Teresa ou Elizabeth, je me grouillerais vite et je ne m’en laisserais imposer par personne. Je ne serais plus jamais Laura, l’épouse de George W, le 43e président des Etats-Unis.
No Way !
Je serais tellement plus. Je serais la référence des Républicains. On ne pourrait jamais parler de mon mari sans parler de moi. Je serais aussi forte que lui, je ne me laisserais pas dominer. Ni par lui, ni par les organisateurs, ni par la belle-mère. On m’écouterait, on serait en pâmoison devant moi.
Comme tout le monde l’est devant Elizabeth Edwards et Teresa Heinz Kerry. Je ferais comprendre au monde entier que George a beau être le fils d’un président, il n’est rien sans Laura, que nous formons un couple et que c’est ensemble qu’on sera à la tête du gouvernement.
Parce que de c’est ce que le public veut. On élit un couple à la Maison Blanche, pas juste un président. L’histoire l’a prouvé depuis fort longtemps à degrés différents. On n’a qu’à se rappeler Jackie et John Kennedy, Nancy et Ronald Reagan, Bill et Hillary Clinton, et maintenant John et Teresa Kerry, Elizabeth et John Edwards.
Si j’étais Laura, mon nom serait continuellement collé à celui de George W. Je dirais au monde entier que j’existe, mais en tant qu’individu, non à titre d’épouse d’un candidat.
Je ne serais pas dans l’ombre. Loin de là.
