Home Le billet de Michèle Pâques et les vendeurs du temple

Pâques et les vendeurs du temple

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Les vendeurs du temple
Fortement ébranlée par les révélations du Da Vinci Code et par tous les scandales de pédophilie arrosés à coups de millions des prêtres des dernières années, l’Eglise est en chute libre et pour ramener au bercail, les brebis égarées, plusieurs paroisses du sud de la Floride étaient prêtes à bien des bassesses le dimanche de Pâques. Il faut attirer le monde coûte que coûte, quitte à fermer pudiquement les yeux sur la scène biblique des vendeurs de temple chassés par Jésus. L’église est une business et la business se doit d’être rentable. Pas question de laisser la poule aux oeufs d’or couver longtemps, surtout pour la journée de Pâques.

On n’a pas donné des billets pour le show de Madonna mais presque, mais avant de procéder, la plupart des pasteurs ou curés avaient envoyé des courriels à leurs fidèles, les informant d’une journée spéciale et les invitant à se joindre à la messe.

A Cooper City l’église Flamingo Road offrait des coupons de $10. pour des cafés chez Starbuck (au moins le café est excellent) et à Spanish River Christian Church à Boca Raton, on présentait un spectacle sur les pharaons alors qu’à Trinity International Church à Lake Worth, un hélicoptère échappait des tonnes de bonbons de Pâques. Encore à Boca Raton, une autre confession religieuse a fait tirer trois bicyclettes aux fidèles qui assistaient à l’office religieux.

Dans plusieurs autres paroisses, on organisait un petit party après la messe, question de voir tous les fidèles fraterniser autour d’un café et de petits sandwiches, et bien sûr, de partager foi et opinions. C’est évident que lors de ces rencontres, les Américains ont parlé business. Toutes les occasions sont bonnes pour distribuer les cartes d’affaires.

Si certains se sont montré très critiques face à ce déploiement mercantile, d’autres ont applaudi et déclaré que c’était une nouvelle façon d’attirer les fidèles et de raviver leur foi, alors que les prêtrs se frottent les mains de bonheur. La nouvelle technique fonctionne à merveille, les églises étaient pleines. Selon le révérend Billy Burns, l’homme derrière l’idée de l’hélicoptère de droppant 60 000 bonbons. Une sorte d’apéro moderne avant la grande communion. Les les fidèles sont ensuite entrés dans l’église au son d’une très belle musique gospel. Après la passe des bonbons, ils ont tous été extrêmement généreux. Rares sont les gens qui ne laissent pas un billet de $10. dans l’assiette de quête.

Le message est clair. No candy no money. On attire le monde avec des cadeaux et de l’argent. L’église catholique a toujours été la plus grande agence de marketing et de publicité au monde. Elle ne fait, tout comme les autres églises, que poursuivre une tradion en place depuis des siècles et des siècles. Le nanane en premier et la foi ensuite et les vaches de Monsieur Séguin seront bien gardées.

Ramèneront-ils les brebis au bercail? Sans doute que oui pour le dimanche de Pâques. Il n’y a rien comme l’argent pour faire bouger le monde. Adieu recueillement.



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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.