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Méfiez-vous des infopublicités

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Un texte de Josée Philipp
conseillère en consommation

Vous êtes un couche-tard et en avez assez de ces messages télévisés de trente minutes et plus, sur des produits plus ou moins utiles, qui sont diffusés en fin de soirée ? Malheureusement, je ne peux pas vous annoncer que ces infopublicités vont disparaître bientôt, au contraire, elles envahiront de plus en plus votre petit écran. D’ailleurs, si vous êtes abonnés au câble, vous avez sûrement remarqué que Vidéotron s’est doté d’une chaîne spécialisée qui diffuse des infopublicités de 8h00 à 23h00 tous les jours. À vous d’être plus malins et de regarder un autre canal ou de lire un bon livre !

Bien que ce type de publicité soit davantage populaire auprès des Américains que des Québécois, les ventes des produits annoncés dans ces infopublicités sont intéressantes pour les publicitaires. Par exemple, trois mois après avoir lancé une infopub sur ses voitures, dans une dizaine de pays, Volkswagen a vu ses ventes augmenter de 26%. Aussi, en 1998, les appels à la ligne 1-900 de l’astrologue Jojo Savard ont grimpé de 60% grâce à son infopub de fin de soirée. Ces chiffres sont inquiétants, car la plupart des produits annoncés sont d’une utilité discutable…

Si nous décortiquons le mot infopub, nous reconnaissons facilement deux mots distincts : information et publicité. Maintenant, ce qui est plus difficile à reconnaître, c’est l’information réelle que l’on vous transmet dans ces commerciaux animés. Qu’apprenez-vous de la populaire Jojo Savard, si ce n’est qu’elle prétend prédire l’avenir pour 4,99$ la minute ? Qu’est-ce que la cuisson au micro-ondes vaut si vous ne vous procurez pas la batterie spécialement conçue pour ce type de cuisson : le micro-wise ? Que dire de la brosse à dents ionique, sinon qu’elle est plus efficace qu’une brosse à dents ordinaire, selon les publicitaires ?

Toutes ces infopublicités ont un point en commun : elles vous informent sur les caractéristiques du produit ou service qui est à vendre, voilà tout. C’est de l’information qui a pour but de vous convaincre que le bien en question vous est indispensable, qu’il vous faut vous le procurer, et que son achat ne comporte que des avantages. Vous ne trouvez pas que cela ressemble étrangement à des publicités régulières ? Cette information n’a rien de gratuit…

Quant à l’autre partie du mot : publicité, elle est assez évidente. Des animateurs connus, des témoignages d’utilisateurs satisfaits sont des stratégies qui visent à augmenter la confiance des gens et par le fait même, les inciter à consommer, à acheter le produit vedette.

Bien que la CRTC ait autorisé le tout sur les chaînes de télévision privées et que la mention « Ceci est une émission publicitaire payée » doit apparaître au bas de l’écran, ce n’est pas un gage de crédibilité, encore moins de qualité. De plus, si vous persistez à vouloir acheter un produit à distance, sachez analyser tous les coûts qui y sont reliés. Prenez le temps de lire tous les petits caractères qui « gravitent » autour du prix. Par exemple, les frais de transport et les taxes ne sont habituellement pas inclus dans le prix demandé.

Aussi, certains publicitaires vous « offrent » la possibilité de payer en plusieurs versements ; vérifiez si des frais de crédit supplémentaires peuvent être exigés. Une fois que vous aurez calculé le prix réel auquel vous revient le produit, il ne vous reste plus qu’à magasiner ! En effet, vous trouverez, la plupart du temps, le même bien ou son équivalent dans un magasin régulier. Par ailleurs, méfiez-vous des adresses composées uniquement de boîtes postales, puisqu’au sens de la loi, elles ne sont pas valables. Demandez-vous qui honorera la garantie du bien en cas de défectuosité ? Finalement, n’oubliez pas que de donner son numéro de carte de crédit par téléphone est loin d’être prudent et que malheureusement, dans la majorité des cas, c’est le mode de paiement privilégié.

Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de regarder ces publicités pour vous distraire, pour vous amuser, mais surtout, gardez vos cartes de crédit et votre téléphone hors de la portée de votre main et votre « bon sens » tout près !

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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.