Comme un gros coup de poing
En 2000, au tout début du nouveau millénaire, la Floride, comme partout ailleurs, a connu son boom dans l’immobilier. Les faibles taux d’intérêts encourageaient tout le monde à investir dans l’immobilier plutôt que de placer son argent à la banque. C’était le bon temps, l’abondance, le klondike. La plupart ont acheté une maison avec un bas financement échelonné sur une période de cinq ans. Il est maintenant temps de renouveller l’hypothèque et, comme les taux ont considérablement grimpé, plusieurs risquent de tout perdre. Quand un vendeur trouvait acheteur en quelques jours, tout le monde faisait des affaires d’or. Mais en cinq ans, tout a changé. Non seulement le prix des assurances a fait un bond, mais les taux d’hypothèque sont devenus inabordables pour le le citoyen de classe moyenne.
Sa belle grosse maison qui le faisait rêver et lui donnait du galon dans l’échelle sociale lui cause de gros maux de tête. La plupart du temps, l’agent immobilier avait fait tous les calculs devant lui. Il l’avait informé des risques encourus, mais la tentation était forte. Il fallait absolument faire comme le voisin. Il n’arrive plus. Pour faire ses mensualités, il mange du macaroni tous les jours. Il n’a plus les moyens de ses ambitions. Il cherche à vendre au plus vite. Mais l’acheteur est dans le même bateau que lui et il se fait de plus en plus rare.
Tout doucement, les banques reprennent leur pouvoir et leurs maisons. Le boom de l’immobilier est terminé. Ceux qui achètent sont ceux qui ont beaucoup d’argent et veulent encore spéculer. Les autres, ceux qui gagnent environ 75 000$ par année et qui sont désormais considérés comme la classe moyenne, cherchent à vendre à tout prix.
Et ça construit toujours. Des unités de condos valent un million de dollars qu’on n’arrive plus à vendre. Eventuellement, dans une dizaine d’années, les prix de ces condos auront baissé et seront beaucoup plus abordables, mais maintenant ou dans dix ans, une famille ne s’élève pas dans une immense tour à condos. Et, en Floride comme ailleurs, on a besoin des jeunes pour équilibrer les forces. Dans dix ans, les baby-boomers n’auront sans doute pas les moyens financiers pour vivre dans un condo de luxe.
Pour l’économiste Stan Geberer de Hank Fishkind & Associates à Orlando, la Floride est dans une impasse et des milliers de gens perdront leur maison au cours des prochains mois. Ils ont eu les yeux plus grands que la panse, ils ont soudainement cru qu’ils étaient assez riches avec 60 000$ ou 75 000$ par année pour vivre comme des millionnaires. La réalité les frappe en pleine face. Comme un gros coup de poing.
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