Le plan Hillary
Toujours aussi déterminée, Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidence des États-Unis en 2008, prône pour un système d’assurance maladie public, une assistance fédérale pour tous les Américains dès son premier mandat si jamais elle est élue. Treize ans après ses premiers efforts déployés dans ce but, mais abandonnés lors de la présidence de son mari Bill Clinton, la sénatrice de l’État de New York a déclaré que son nouveau plan était nécessaire pour résoudre la crise touchant les 47 millions de personnes non assurées aux États-Unis, sur une population totale de 300 millions d’Américains.
Le coût de cette réforme: 110 milliards par année.
Son plan originel dans les années 1990 représentait une initiative sans précédent pour une première dame. Mme Clinton a beaucoup appris de cette expérience qui était alors risquée. Ses assistants rapportent en effet qu’elle a abandonné la complexité de son dernier projet, en faveur d’un nouveau plan qui insiste sur la simplicité, sur le contrôle des dépenses et sur le choix du consommateur.
La pièce maîtresse de son «American Health Choices Plan» est ce qu’elle appelle le «mandat individuel», demandant à tout le monde d’avoir une assurance maladie, tout comme la plupart des États américains exigent des automobilistes qu’ils s’assurent.
Les candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2008, dont John Edwards, sont tous d’accord sur la nécessité d’une couverture maladie universelle. De leur côté, les républicains estiment pour leur part que ce système restreindrait la liberté et le choix personnels.
Les démocrates libéraux ont quant à eux exprimé leur préoccupation quant au poids financier que représenterait une telle initiative pour les ménages à faible revenu. Cette préoccupation est partagée par le candidat démocrate Barack Obama, qui estime que nul ne peut être contraint à acheter une assurance tant que le coût de la couverture n’est pas réduit de façon substantielle.
Mais pour Hillary Clinton, le « mandat individuel » est la seule façon de permettre à tous d’accéder aux soins. Une composante-clef de son plan serait une subvention fédérale aidant les individus à financer cette couverture universelle.
Les États-Unis sont l’un des rares pays occidentaux n’ayant pas de couverture universelle santé.
Avec un tel système, les immigrants illégaux se retrouveraient dans de beaux draps. Incapables de se payer des assurances, ils appartiendraient alors au système public. Mais, comment appartenir au système public sans « green card » et sans citoyenneté américaine? Comment s’intégrer à un pays et devenir citoyen à part entière si les dirigeants refusent de reconnaître statut et compétences?
Absolument personne n’est intéressé à financer les soins médicaux ou les médicaments de ses voisins, si gentils soient-ils. Déjà que le coût de la vie a considérablement augmenté, on ne peut exiger qu’un Américain finance les accouchements et l’opération à cur ouvert de son voisin qui ne serait pas citoyen américain.
Tout est toujours intimement relié. Santé, assurances, immigration, travail. On tourne continuellement en rond.