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Le plaisir de gueuler

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Depuis quelques semaines, il ne fait pas un soleil éclatant tous les jours en Floride. Les journées sont plutôt fraîches et nuageuses. Pour le plus grand bienfait des résidents qui y voient une accalmie dans toute cette chaleur, mais au grand dam des touristes qui désertent les plages et semblent un peu perdus. Comme si ils ne savaient plus quoi faire de leur peau pas encore assez bronzée à leur goût.

Comme si la Floride n’avait que des plages à offrir ! Il y a plein d’attractions et de shopping à faire. Plein de choses à visiter, à faire, à aimer.

Or donc, plusieurs se plaignent. Ils ont sans doute raison si leurs vacances ne durent que deux semaines, mais pour les autres, quelques jours de fraîcheur ne peuvent certes pas gâcher des vacances.

Vendredi dernier, l’un d’eux gueulait tellement que j’ai presque sorti de mes gonds. Il se plaignait de tout. Il n’y avait strictement rien qui lui plaisait durant ses vacances. Pourtant, tout baigne dans l’huile pour lui. Un beau condo, un belle blonde, de l’argent plein ses poches, plein d’amis, un bateau, du fun tous les jours. La grosse et belle vie.

« Ben voyons donc, que je lui ai dit, qu’est-ce que tu dis là? On est tellement bien. C’est tranquille ici, les gens sont gentils, tout le monde parle français, ta vie n’a pas vraiment changé sauf qu’au Québec, cette semaine, la tempête a laissé jusqu’à 71 centimètres de neige à certains endroits. Ils sont autant dans la merde, la slotche que dans la neige et c’est pas fini. L’hiver ne fait que commencer. De quoi tu te plains? T’es gras-dur ici…Tu gueules parce que tu aimes gueuler, ça fait partie de ta personnalité. »

On est à la mi-décembre et ça se plaint. Qu’est-ce que ça va être dans un mois?

Oui c’est plus frais. Normal! On est en hiver et on aime ça. On se plaint pas !

On est au paradis ici. La vie n’est pas compliquée pour deux sous. Il ne tombe pas de neige, pas de verglas. On ne porte ni mitaines, ni manteaux de fourrure, ni bottes. On n’a pas à déneiger l’auto tous les matins, ni à gratter les vitres et encore moins à pelleter pour se sortir du trou. On ne patine pas sur les routes, on n’a pas un ticket de 100$ parce qu’on est mal stationné et qu’on dérange le déneigement et on ne se les gèle pas trop. Bref, c’est la vie facile à mort. !

On n’a pas de nids de poule, tout se passe bien et les gens, en général, sont contents.

Qu’est-ce que tu veux de plus dans la vie que j’ai demandé à mon chum?

Il hochait la tête. Absolument incapable de répondre. Il savait trop bien qu’il était un privilégié de la société. Il est en Floride pour cinq mois et il n’a même pas à rendre des comptes à un boss au Québec.

J’aurais bien aimé que ses employés l’entendent, eux qui bossent comme des damnés à Montréal pendant que le patron se la coule douce !

Maxi Quiz Floride.
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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.