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Le Billet de Michèle – Une mort tragique

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On a beau apprendre une telle nouvelle tout doucement, ça jette par terre. André Robert ne pouvait être mort. C’était impossible.

Et pourtant, oui, il est mort. Bêtement, brutalement, tragiquement. Seul avec lui-même, sans informer qui que ce soit, sans laisser entrevoir que ce serait bientôt fini, sans dire qu’il était rendu au terminus et que, tout à coup, plus rien n’avait aucun sens.

Comment une telle chose peut-elle arriver? Qu’est-ce qui fait qu’un homme, parfaitement équilibré, sain de corps et d’esprit, beau, intelligent, toujours amoureux de sa femme, de sa famille, de son métier, de la vie, bascule aussi vite dans l’autre monde? Quelle étincelle a tout allumé? Qu’est-ce qui fait flancher un coeur et une âme? Que s’est-il passé? Quelles mauvaises nouvelles a-t-il apprises?

On peut émettre bien des hypothèses, mais on n’aura jamais de certitudes. André est parti emportant son secret avec lui. Il avait célébré ses 76 ans en décembre mais il paraissait à peine 50 ans, était droit comme un chêne, toujours en forme, toujours alerte, toujours souriant, toujours aimable.

Érudit, classique, gentleman, raffiné, aimant le bon vin, la bonne chair et les oeuvres d’art, il vivait selon ses propres règles, ses propres lois sans jamais s’en laisser imposer par quiconque. Homme fidèle à ses idées, conséquent et logique, il est allé au bout de sa propre logique.

Depuis quelques années, André Robert était le directeur de l’information du mensuel Le Soleil de la Floride et de l’hebdomadaire Le Francophone. Il n’arrêtait jamais de travailler. Alors que d’autres jouissent d’une retraite pleinement méritée, André ne voulait rien savoir de la retraite. Le mot était banni de son vocabulaire depuis des lunes. Il adorait son métier et l’exerçait avec passion.

À Diane Lévesque, sa femme qu’il adorait depuis trente ans, ses deux fils encore au début de la vingtaine, Patrick et Olivier, l’équipe de Planète Québec offre ses plus sincères condoléances. Nous avons perdu un bon ami et nous gardons de lui un excellent souvenir.

Une bien triste nouvelle. Une nouvelle qui laisse un goût amer. Une nouvelle qui fait très mal.

Je connaissais André depuis 35 ans. De 1967 à 1969, il a été mon boss au journal Échos Vedettes à Montréal. Il était le cofondateur de cet hebdomadaire avec Edward Remy. En 1969, André et Edward ont vendu leur petite mine d’or à Pierre Péladeau président de Quebecor. De cette époque, je garde également un excellent souvenir. André était un bon boss, le meilleur que j’ai jamais eu de ma vie. Et je le lui disais très souvent. Il en riait.

Mais avant de fonder Échos-Vedettes, André Robert avait été le cofondateur et le directeur de l’hebdo Allo Police, journal qui tirait à 300 000 exemplaires par semaine.

Dans les années 60/70, il a animé plusieurs émissions de télévision à TVA. Bon Dimanche, Toute la Ville en Parle, le Brunch, Parle Parle Jase Jase. Longtemps animateur derrière le micro de CJMS à Montréal, il vivait en Floride, avec sa famille, depuis une bonne vingtaine d’années d’années. En Floride, il a animé une émission de télévision, Destination Soleil.

On était, lui et moi, des bons amis et souvent, sans le dire à personne, on s’échangeait des renseignements, allant même jusqu’à se dépanner l’un et l’autre avec des textes à l’occasion. Les journalistes francophones ne sont pas légion en Floride.

Son départ laisse un très grand vide dans la communauté francophone du sud de la Floride. André, c’était un pionnier dans le monde journalistique francophone. Un homme respecté de tous.

Il a eu une vie très remplie, puisse-t-il avoir trouvé la paix intérieure… à nous tous, il va manquer.

Conformément à ses désirs, il n’y aura pas de funérailles. Ses cendres seront dispersées dans l’océan.

Salut André

Allez lire l’article publié samedi annoncant son décès André Robert est mort

Photo 1 – André Robert
Photo 2 – Diane, son épouse depuis 30 ans
Photo 3 – André et moi
Photo 4 – La presse francophone en Floride