Avec la saison touristique qui se termine, l’heure des bilans est arrivée. Le gouvernement américain a beau se péter les brettelles et annoncer que tout baigne dans l’huile, c’est faux.
La saison aura été pénible pour plusieurs commerçants. L’industrie touristique est en crise et cette crise devrait faire réfléchir non seulement le gouvernement de la Floride, mais toutes les municipalités et les Chambres de Commerce qui souhaitent le budget des touristes et des investisseurs.
Aucune excuse n’est valable. Il faut arrêter de parler de la récession, des terroristes, du 11 septembre, de la dévaluation du dollar canadien, du coût des assurances, de l’augmentation du prix des billets d’avion, du ralentissement économique, du coût de la vie et qu’on se demande ce qu’on a fait pour attirer les touristes canadiens.
On n’a pas fait beaucoup.
Depuis des années, la Floride est assise sur ses lauriers, convaincue que les Canadiens francophones viendront nombreux tous les hivers pour fuir la neige et le froid. Elle ne fait donc aucune publicité nulle part. Elle les avait pris pour acquis…Erreur !
Alors que les routes canadiennes et québécoises sont placardées de grands panneaux publicitaires vantant les beautés et les plages du Mexique, de Cuba, de la République Dominicaine, des Caraïbes, la Floride ne bouge pas. Elle reste assise et attend que la manne passe. Or la manne est plus rare cette année. Les Francophones sont beaucoup moins nombreux sur les plages de la Floride. Ils ont tous passé l’hiver au chaud…mais ailleurs. A Cuba, en République, au Mexique et ils ont boudé la Floride.
Tous les pays cherchent à attirer les touristes, c’est normal, c’est une industrie de plusieurs milliards de dollars par année, mais la Floride n’a sans doute jamais bien compris le sens du mot MARKETING.
Pourtant de nos jours, c’est un principe bien élémentaire. Tout le monde fait du marketing, c’est la seule façon de survivre. McDonald’s, Coca Cola, Pepsi, Budweiser, AT&T, Bell South, etc. sont omniprésentes dans nos vies. Ces compagnies investissent des milliards en promotion et marketing tous les ans la Floride ne l’a pas compris.
Et tant et aussi longtemps qu’elle ne comprendra pas, l’industrie touristique va continuer de baisser de plus de 30% par année. Des milliers de jobs sont en jeu. Des milliards de dollars risquent de ne jamais revenir dans le sunshine state.
Il faut stopper l’hémorragie avant de pleurer des larmes de sang et étudier dès maintenant une bonne façon de promouvoir le produit. Les aînés connaissent, mais les jeunes ne savent pas que c’est le paradis sur terre et l’endroit idéal pour des vacances familiales. Ils ne peuvent le savoir, la Floride ne s’annonce pas, ne présente aucun curriculum vitae, néglige carrément la clientèle canadienne francophone.
Ce n’est pas aux journalistes ou aux agences de voyages de promouvoir la Floride c’est à la Floride de le faire via les médias et les agences. Miami investit une fortune pour attirer la clientèle des gays mais oublie les francophones. Des millions pour les gays de tous les pays du monde et rien pour les Canadiens ou les francophones. Miami courtise les gays.
Quand on veut du sucre à la crème, on s’en fait quand on veut l’argent des touristes ou des investisseurs, on s’organise en conséquence. En l’an 2000, 2 millions de Canadiens sont passés par la Floride et ont injecté plus d’un milliard…Bien sûr, ils n’étaient pas tous francophones, mais qu’importe. c’est le même argent. Le Canada a acheté pour des milliards de dollars l’année dernière…ça fait réfléchir.
La récréation est terminée, l’heure des bilans est arrivée. La Floride devra faire ses devoirs et peser fort sur le crayon. Pour différentes raisons, les aînés ne viendront plus. Il faut aller chercher la clientèle des jeunes. Il faut se moderniser.
Ce sont eux qui ont le pouvoir et l’argent. Eux qui décident. L’avenir de milliers d’investisseurs repose entièrement sur leurs épaules. Que le gouvernement, les Chambres de Commerce et les élus des villes se grouillent avant que sonne le glas. Il est déjà tard dans l’esprit de bien des gens.
On n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Si la Floride était plus visible et annonçait son produit, le touriste francophone viendrait.
Inutile de chercher midi à quatorze heures, le problème, il est là.