Jeux de coulisses
Il n’y avait pas 12 heures que le pape avait annoncé son abdication que déjà, les avions étaient bondés de cardinaux, évêques, journalistes et photographes. Quand une aussi grosse et surprenante nouvelle tombe sur les fils de presse, le monde entier se mobilise et la démission de Benoît XVI est la nouvelle des six derniers siècles. Traditionnellement, les papes sont élus à vie et meurent en poste, bien que techniquement, rien ne les empêche de renoncer à leurs fonctions. Le dernier pape à démissionner, bien que contre son gré, est Grégoire XII en 1415, à la suite de pressions politiques. Célestin V, en 1294, à quitter le St-Siège de son plein gré après avoir régné pendant seulement cinq mois.
On le sait vieux et malade. Il dit avoir pris cette décision parce qu’il est fatigué, mais Benoît XVI connaît trop bien l’histoire de l’Église et la théologie pour ne pas savoir toute l’importance de ce geste.
On ne connaîtra sans doute jamais les véritables raisons de ce départ précipité, mais certains avancent la théorie du complot, un putsch, une envie folle de le voir partir. Il dira qu’en aucune manière, son choix a été influencé par tous les scandales qui ont secoué l’Eglise ces dernières années. L’affaire des prêtres pédophiles a été pour lui beaucoup plus lourde à supporter et les scandales sexuels qu’on a voulu étouffer à coups de milliards, sont restés de travers dans la gorge de plusieurs catholiques. Et personne n’a oublié les accusations de blanchissage d’argent, la trahison de son propre secrétaire et l’hypocrisie monstre qui règne dans son entourage.
La décision de quitter ce poste n’a pas dû être facile. Si la vie de pape n’est pas de tout repos, elle comporte quand même d’énormes avantages. Riche à milliards, l’Eglise catholique traite bien sa royauté. Le roi de l’Eglise vit dans un château, se couvre de beaux vêtements signés et cousus or, porte des chaussures des plus grands designers du monde, ne se contente pas d’un pâté chinois et d’un jello pour son petit souper du mardi soir. C’est le grand service tous les soirs. On met les petits plats dans les grands et tout le monde est content. Le roi de l’Eglise la plus prestigieuse au monde regarde les jeux de coulisses du coin de l’oeil et se plaît à répéter que l’ordre a besoin d’un grand changement pour survivre.
Le poste est prestigieux. La job est convoitée. Au Vatican, derrière les portes closes de leurs appartements privés, les cardinaux prient et implorent le ciel de leur donner une chance. Avec en tête et dans le coeur, les vux de simplicité, chasteté et pauvreté, ils aspirent tous à un train-de-vie royal. Vêtus de leurs belles soutanes rouges payées le gros prix, ils rêvent de succéder à Joseph Ratzinger, d’être entourés de domestiques et gardes du corps prêts à mourir pour lui. Tout se fait dans la dignité. Prosternés devant le crucifix, leur convoitise ne doit surtout pas paraître, mais en catimini, on remanie son CV. On fait des alliances, on tente d’influencer les plus faibles.
On a beau avoir fait des vux de pauvreté, la gloire, la renommée, le train de vie royal, l’argent, l’or, l’encens et la myrrhe restent des valeurs sûres et appréciéees de tous.
Cardinaux inclus !
Showbiz
Impensable de commencer la journée sans lire SHOWBIZ.
Des petites nouvelles juteuses sur le merveilleux monde des artistes et de la télévision. Ne ratez pas ça, c’est pour vous qu’on fait ça tous les jours.