In God We Trust
En octobre dernier, la police de Delray Beach mettait la main sur un réseau de trafiquants de faux permis de conduire internationaux. La fraude n’aurait sans doute jamais été mise à jour si un immigrant illégal n’avait pas eu un accident de voiture. C’est en vérifiant ses papiers qu’on a réalisé que son permis de conduire portait le sceau de permis de conduire international, était faux.
Avec les normes sévères concernant l’immigration et les permis de conduire, les fraudeurs ont développé une nouvelle façon de contourner la loi. Fabriquer des faux permis de conduire, comme on fabrique de faux papiers d’immigration. Le problème c’est qu’avec tous ces faux, il est impossible de réclamer de ses assurances suite à un accident.
Les faux permis sont tellement bien faits qu’il est pratiquement impossible de différencier le vrai du faux. Ils s’obtiennent facilement pour 99$. Il s’agit juste d’avoir les bonnes connexions. Quand on connaît le bon monde, on peut tout avoir et vivre en paix durant un certain temps. Faux papiers d’immigration, fausse green-card, faux permis de conduire, faux papiers de mariage, faux passeport, faux visas. Les illégaux connaissent tous les trucs et sont prêts à payer le gros prix pour ne pas retourner dans leur pays. Ils veulent vivre l’American Dream à tout prix.
Il y a, toujours selon les statistiques, quelque 25 millions d’immigrants illégaux aux Etats-Unis. En Floride seulement, avec une population de 17 millions d’habitants, on calcule quelque 2 millions d’illégaux, incapables malgré toute leur bonne volonté, d’avoir un permis de travail et de vivre légalement dans leur pays d’adoption. Ils sont arrivés ici avec strictement rien, en passant la frontière clandestinement, avec tout baggage, leur bonne volonté, leurs rêves, la promesse d’un avenir meilleur. Ils ont souvent tout laissé derrière eux : famille, biens, meubles et immeubles.
A chaque campagne électorale, les candidats promettent une réforme sur l’immigration, mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. La réforme ne vient jamais et les illégaux restent toujours des citoyens de troisième ordre, le cheap labor qui font les délices des Américains qui peuvent continuer de s’enrichir au détriment d’une population considérée comme indésirable.
C’est le petit côté sombre d’une Floride riche, clinquante et bien portante. Une Floride qu’on préfère oublier, mais ce sont presque tous des clandestins qui travaillent d’arrache-pied pour des salaires de famine dans les luxueux condos ou hôtels de la Floride, les marchés aux puces, les chantiers de construction, les restaurants, les bateaux, sans oublier, bien sûr, les châteaux des richissimes Floridiens.
Et hypocritement, ou peut-être par manque d’effectifs, les autorités ferment les yeux.
In God We Trust.
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