Salut René
C’est avec énormément de regret et de peine que je vous annonce le décès de notre ami René Godin survenu hier au Hollywood Medical Center en Floride, où il était traité pour un cancer. René est entré à l’hôpital en début d’octobre et a été opéré. Il avait 61 ans.
Installé en Floride depuis une vingtaine d’années, René Godin était très connu dans la communauté francophone. Il s’impliquait dans tout. Chorégraphe à Radio-Canada durant des années, en Floride, il s’était trouvé une tout autre vocation. Il était devenu décorateur et se passionnait pour son nouveau métier. René Godin était mon mari de service en Floride. Chaque fois qu’il y avait un bal ou un autre événement mondain, on s’accompagnait et, à la blague, il me présentait comme sa femme. Je garde de lui, un très beau souvenir.
Voici un bref résumé de sa vie.
Il a eu une enfance difficile. Orphelin de mère très jeune, c’est lui qui a élevé ses frères et soeurs à une époque où la vie était loin d’être facile. C’est pour plaire à son père qu’il avait étudié la mécanique. Le jour où il a reçu son diplôme, il l’a remis au paternel et décidé d’étudier ce qu’il avait envie de faire pour gagner sa vie, la danse.
À Londres, avec Guy Haward, il a étudié le jazz. Même chose à New York, avec Luigi, et, toujours à New York, il a suivi des cours de claquette avec Al Gilbert.
Il a alors décroché un poste de professeur de danse, s’est inscrit dans différentes écoles tant au Canada qu’en Europe ou aux États-Unis. Il a réussi tous ses examens avant de commencer à travailler professionnellement comme danseur et chorégraphe. De la danse, des plumes, des paillettes, de la claquette, du ballet jazz, de l’animation, du music hall, du ballroom, de la musique et des grandes revues, René Godin en rêvait et ne vivait que pour ça. C’était sa grande passion.
Il ne choisissait que les plus grands parce qu’il voulait réussir. Il voyait grand.
Petit à petit, avec cours de perfectionnement et contrats alléchants, il réalisait ses rêves, travaillait avec les Monique Leyrac, Michèle Richard, Muriel Millard, Sidney Lassick, Joël Grey sur toutes les scènes du monde et à plusieurs émissions de télévision comme Les Démons du Midi, Michel Jasmin, l’Orange Bowl ou l’ouverture des Expos au Stade Olympique de Montréal où il dirigeait une chorégraphie avec 1000 danseurs.
Il enseignait à des plus jeunes et en a fait des stars comme France Mousseau et Jean-Marc Généreux. Il a présenté ses numéros à la Place des Arts, à Radio-Canada, à TVA avec le même engouement, la même passion. Il était également devenu décorateur de plateau et a tourné quelques caméos avec Cher et Shirley MacLaine.
Élevé à Montréal, René Godin a oeuvré dans le milieu de la danse durant 40 ans. C’était un touche-à-tout. Il a travaillé comme chorégraphe, professeur de danse et enseigne la danse sociale, le jazz, les claquettes, la comédie musicale pour la scène et la télévision. Diplômé de la Fédération des Loisirs-Danse du Québec et de l’Imperial Society de Londres, il a remporté plusieurs championnats tant au Canada qu’aux États-Unis.
En 1982, Dance Educator of America l’invite à enseigner dans différents « dance workshop » à Las Vegas, New York, Washington, Philadelphie, Seattle où il travaillera avec Gregory Hines. Établi en Floride depuis une vingtaine d’années, naturalisé américain, René Godin relèvait un autre défi : enseigner la danse mais également monter des revues musicales à grands déploiements avec des gens âgés de 60 à 85 ans
C’éait pas toujours évident.
Chaque année, à l’époque des Fêtes, René montait un gros show au Hollywood Performing Arts Center. C’était souvent à couper le souffle. Il faisait tout: mise en scène, danse, chant, décors, costumes avec beaucoup de talent et une patience d’ange.
En Floride, il a travaillé régulièrement avec Joel Gray pour le Orange Bowl Half Time Show, dirigé les chorégraphies pour le Zigfield Club, donné des cours de danse et monté sa troupe, la Stardust Revue, où il agissait comme directeur et chorégraphe. Non satisfait de tout ce travail, René Godin était aussi le créateur de tous les costumes, chapeaux ou panaches à plumes de son spectacle.
A toute la famille et aux amis proches, Destination Soleil offre ses plus sincères condoléances.
Salut mon René, on t’aime.