L’automobile est le seul produit de haute consommation que l’on ne peut pas acheter dans les grandes surfaces.
Ça va changer! Très vite même !
Wayne Huizenga, fondateur de Blockbuster Video, est à travailler une méthode pour nous. Tout comme il a révolutionné la distribution des cassettes vidéo, il veut changer la façon de vendre des voitures.
Son groupe, AutoNation, réalise déjà des ventes annuelles de 2,5 milliards de dollars.
CarMax et Circuit City’s, des compétiteurs, progressent aussi vite. Ils achètent tout ce qui bouge.
Ce que Wal Mart et Home Depot ont fait dans la consommation courante, les méga concessionnaires vont le réaliser dans l’automobile. Bientôt, les distributeurs vont contrôler le marché.
Pas les fabricants.
Les consommateurs vont en profiter.
Selon The Wall Street Journal, le coût de distribution d’une voiture (transport, frais d’intérêt, publicité, ventes, préparation) oscille autour de 25 % du prix de détail. Soit 5000 $ sur une voiture de 20 000 $. Les méga concessionnaires vont réduire ces coûts de moitié au minimum!
Dans quelques mois, on va choisir sa voiture dans un méga magasin tout comme on choisit un téléviseur chez Wal Mart et Sears. Tel secteur pour les 24 pouces, tel autre pour les 35 pouces. Telle rangée pour les vans et telle rangée pour les petites voitures, etc.
Toutes marques confondues!
Plus vite !
Le détaillant sera le maître. Si un méga concessionnaire refuse de vendre un modèle, le fabricant est cuit.
Des outils comme Internet permettront d’analyser et de comparer les prix et les produits à partir de la maison et une fois chez le méga concessionnaire, toujours à partir du Net, on se branchera sur le site du prêteur pour négocier et obtenir une autorisation de prêt.
Alors qu’il faut en moyenne environ 6 heures réparties sur deux ou trois jours pour acheter une voiture, demain on s’en tirera en 90 minutes.
Pour le service, on se dirigera vers des grands centres régionaux qui ouvriront 16 heures par jour.
Les méga concessionnaires permettront aussi à de plus petites marques d’accroître leur visibilité. Il sera alors possible de vendre des voitures sans développer des réseaux de distribution coûteux. On livre au méga concessionnaire qui s’occupe de tout. Tout comme Sony livre ses téléviseurs chez Sears.
Le nombre de concessionnaires automobiles (Canada, USA) rétrécit comme une peau de chagrin. Environ 55 000 dans les années 50 contre plus ou moins 22 000 aujourd’hui. Il n’en restera pas la moitié dans 5 ans!
C’était un mal nécessaire. Les voitures étaient mal construites, il fallait sans cesse les réparer et les fabricants étendaient leurs réseaux. Les concessionnaires imprimaient de l’argent. Aujourd’hui, la compétition force à tailler dans le gras.
La voiture est devenue un produit de consommation courante et c’est le progrès qui rend l’avenir très proche, juste au coin de la rue pour ainsi dire.
Impossible d’y échapper.