Home Le billet de Michèle Cendrillon et le meurtrier

Cendrillon et le meurtrier

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Des maniaques, il y en a partout. Tous les pays du monde peuvent se vanter de retenir des bons maniaques derrière les barreaux de leurs prisons. Ça fait partie du décor, des conversations, des bulletins de nouvelles et de la vie. Sans ces maniaques, des milliers de gens n’auraient pas de job. Pensez juste aux avocats, journalistes, juges, policiers, stations de radio et de télévision, cameramen, preneurs de son, écrivains, réalisateurs, comédiens, travailleurs sociaux, hommes à la maintenance, psychologues, médecins, etc. qu’est-ce qu’on ferait tous?

Ca prend des maniaques et des criminels pour faire tourner la roue. Sans criminels, tout le monde est sur le carreau.

Sauf qu’il y a des maniaques plus sadiques que d’autres et que souvent, en regardant les informations, des frissons nous passent dans le dos.

À Liberty City en Floride, on a retrouvé dans un camion à vidanges trois jambes et cinq bras, mais aucun tronc et aucune tête. Semble que le travail ait été fait avec une scie électrique…

On n’a pas encore retrouvé le malfaiteur…mais les policiers travaillent fort. Ils cherchent encore afin de pouvoir recoller le puzzle et identifier les corps.

L’année dernière, c’est le corps d’une femme sciée en deux qui a été retrouvé dans un « dumster ». La pauvre fille d’une trentaine d’années était une prostituée qui n’avait pas donné un bon service à son client. En joyeux maudit, ce dernier l’a tuée et l’a sciée en deux pour pouvoir disposer du corps plus facilement. Mais depuis, plusieurs meurtres ont été commis et la police pense qu’elle a affaire à un serial killer.

Faut être dérangé pour tuer le monde, mais faut vraiment avoir l’esprit tordu pour déchiqueter les cadavres.

Et c’est comme ça tous les jours. En Floride la devise semble être une journée sans crime est une journée sans soleil. Je ne suis pas certaine qu’on devrait présenter ces images aux informations de 16 heures. Ça ne donne strictement rien. Voir cinq bras et trois jambes enveloppés dans un sac vert à l’écran donne la nausée… mais c’est tellement bon pour les ratings. Le public adore les grosses histoires, le morbide, le sang, les meurtres, les viols. La télé lui en donne et il en redemande. Tous les jours.

On a beaucoup parlé de la violence à la télévision et banni certains dessins animés des ondes à cause de ça. Mais la violence n’est pas que dans les dessins animés. Elle est dans les nouvelles. Sauf que c’est jamais là que les couteaux de la censure passent. Au nom de la liberté d’expression et du droit à l’information, on peut nous refiler à peu près n’importe quoi.

Un peu raide d’entendre parler de crimes et de meurtres tous les jours. Mais je suppose qu’entendre l’histoire du petit Chaperon Rouge qui pourrait se faire dévorer par le loup ou Cendrillon, la petite fille abusée, n’est pas plus drôle pour les enfants qui s’apprêtent à faire un beau dodo.

Parce que ça aussi c’est très violent… aussi violent que les histoires de serial killer. Et pourtant à 5 ans, on connaissait ces histoires par coeur. Perreault n’était pas drôle et on s’acharnait à nous raconter les contes de Perreault régulièrement.

On va à la bonne école, on fait bien nos classes. Mais au fond c’est ça…il faut faire tourner la roue. Donner au public ce qu’il veut avoir. Le gaver d’images écoeurantes.

On est morbide !

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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.