Difficile à croire, mais c’est encore cette période de l’année où tous les Québécois se souhaiteront une Bonne St-Jean et fêteront le 24 juin, la fête nationale des Québécois.
Pour tous nos amis européens, antillais ou haïtiens qui nous lisent fidèlement chaque matin, mais ne connaissent pas grand chose du Québec et même du Canada, disons que le Québec, en superficie, est trois fois et demi plus grand que la France et compte 7 millions d’habitants à majorité francophone.
Depuis des années, les Québécois se battent pour garder leur culture et leur langue. Noyés parmi 30 millions d’anglophones répartis dans les neuf autres provinces canadiennes, les Québécois sont fiers de leur langue, leur appartenance, leur culture.
Tous les immigrants au Québec doivent obligatoirement étudier en français, tandis que tous les commerces doivent afficher en français. Et ça, depuis depuis plus de 20 ans.
Signe d’évolution face au monde, depuis quelques jours, le Québec a adopté une loi qui donne les mêmes droits et privilèges aux couples homosexuels qu’aux hétérosexuels, y compris celui d’adopter des enfants et de disposer de ses biens. C’est nouveau, on verra ce que cette loi donnera.
Les Québécois parlent français, c’est évident, mais ils parlent également québécois. Une langue qui leur est propre qui ne ressemble en rien au parler pointu des Français de France. Les Québécois parlent un langage imagé, drôle, sincère, particulier.
Un Québécois qui parle québécois dira que c’est écoeurant comme c’est bon et beau. Il ajoutera qu’il neige tellement qu’il poudre à pus rien woire, ou chus tanné chus écoeuré du maudit pelletage.
Quand il a son gros voyage, il calle une pizza ou des chinois, regarde les téléromans, s’écrase devant la TV, niaise ou placote au téléphone. Il n’est généralement pas trop enfargé avec les mots de quatre lettres qui font si peur aux Américains. Chez nous, ça ne veut rien dire. Pas plus que les sacres d’ailleurs. Il y a longtemps qu’on a oublié tout ça.
Et, quand il est au bout du rouleau, c’est que ses blues passent pus dans porte, et ne vous l’envoie pas dire. Le Québécois se fait toujours comprendre. C’est très spontané, très clair, très précis.
Le Québécois ne regarde pas une émission à la télé. Il regarde un programme. Madame n’a plus de mari, elle a un chum, monsieur a une blonde et, depuis plus de 20 ans, les femmes n’ont plus le droit de porter le nom de leur mari. Pas d’équivoque, pas de niaisage, marié ou pas, tout le monde est sur le même pied d’égalité. Pas de mari ou d’épouse mais un conjoint. A 20 ans, une fille est une femme et se fait appeler madame. Célibataire, divorcée ou mariée, sur les bancs d’université ou des bars.
Et les enfants? Ils portent le nom de la mère, celui du père ou les deux. Les enfants d’une même famille peuvent donc porter des noms différents.
Les Québécois sont rarement cons. Il leur arrive d’être caves, épais, tatais, quétaines, imbéciles, mais jamais cons.
Les Français (et les autres), ne comprennent pas toujours notre joual de langage. C’est pour ça que, avant de leur chanter la super chanson « Ordinaire », Robert Charlebois « leur avait pitché son set de drums sur le stage » de l’Olympia dans les années 60. Après cette scène, Charlebois est devenu un dieu en France. Il était consacré. Il l’est encore, les Français l’adorent.
Sans le savoir, Charlebois venait d’ouvrir la porte aux Luc Plamondon, Diane Dufresne, Céline Dion, Isabelle Boulay, Fabienne Thibault, Lynda Lemay, Bruno Pelletier, Patrick Kavanagh, Michel Tremblay et ses Belles-Soeurs, Geneviève Bujold, Véronique Cloutier, Julie Snyder et tous ceux et celles. , sans être capables de les nommer tous, réussissent de l’autre côté de l’Atlantique.
On a fait du chemin depuis…