A le voir aux bulletins de nouvelles, vêtu d’une grande robe, le turban sur la tête, la barbe dégueulasse, l’air hagard, arpenter le pays, avec son bâton de pèlerin et celui qu’on croit son médecin personnel, on ne dirait jamais qu’il est l’un des hommes les plus riches du monde.
Il fait le tour du pays ou du même désert sautillant de roche en roche, habillé comme un guenillou, convaincu qu’il détient le monopole de la vérité. Oussama Ben Laden me fait pitié. La terre entière a peur de lui alors qu’au fond, c’est un pauvre imbécile qui n’a jamais su quoi faire avec ses millions et qui, le jour où il sera capturé, fera exactement comme Saddam a fait en décembre dernier, tremblera dans sa grande robe sale.
C’est à se demander si l’homme n’a pas un peu hâte de se faire prendre pour enfin vivre confortablement au lieu d’être assis sur une roche, comme un boy scout.
Les Etats-Unis sont en élection, tout le monde le sait et la capture du prétendu dirigeant du réseau terroriste Al-Qaïda est la carte maîtresse, l’as dans le jeu de cartes de George W. Bush.
La Chambre des Représentants n’a pas voté une motion visant à doubler la récompense à 50 M$ pour rien tout était planifié depuis fort longtemps. Jusqu’à maintenant, la plus grosse somme jamais versée à un informateur s’élève à 30 millions de dollars. Elle est allée à la personne qui a indiqué aux troupes américaines où se cachaient les deux fils de Saddam Hussein, pour chacun desquels 15 M$, étaient promis. Or, en promettant 50 M$, il est évident que la réussite est assurée.
Mais pas trop vite. Il faut faire durer le suspense et gagner du temps et des votes. Ben peut encore jouer au hippie pour quelques semaines. Le gouvernement Bush laissera passer l’été avant de procéder à son arrestation et, comme le blitz final de la campagne électorale ne débutera qu’à la fin de l’été, on peut s’attendre à voir arriver Benny Baby aux Etats-Unis aux premières feuilles d’automne.
Sa capture fera beaucoup jaser et monopolisera tous les bulletins de nouvelles durant des semaines. Ses aides, car ce sont eux qui vont le vendre, empocheront l’argent, Bush se frottera les mains de satisfaction et criera victoire alors que Ben Laden fera exactement comme Saddam, il ne dira pas un mot et profitera d’une suite luxueuse dans une prison américaine.
Benny Baby a beau haïr les Américains et tous ceux qui ne partagent pas ses idées, rien n’empêche qu’il finira ses jours dans le plus grand confort américain.
Comme la majorité des gens, je reste persuadée que les Américains savent depuis fort longtemps où se cache l’ennemi et que sa capture fait partie de la campagne publicitaire de Bush.
C’est sa carte maîtresse…