Neuf pays latino-américains ayant des troupes au sein de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) apportent leur appui à la réforme et au renforcement de la police haïtienne ainsi qu’à un plan de contrôle des frontières du pays.
Cet appui a été exprimé au cours d’une conférence ministérielle tenue au palais présidentiel ce 4 septembre, avec la participation de ministres et vice-ministres de l’Argentine, du Brésil, de la Bolivie, du Chili, de l’Equateur, du Guatemala, du Paraguay, du Perou et de l’Uruguay.
Le secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA) a également pris part à cette réunion.
Dans une déclaration lue par le ministre chilien de la défense, José Goñi, au cours d’une conférence de presse donnée au palais, conjointement avec le premier ministre Jacques Édouard Alexis, les hauts fonctionnaires latino-américains soutiennent la prorogation d’un an de la MINUSTAH.
Cette demande, qui a été déjà exprimée publiquement à Port-au-Prince par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, doit être soumise au Conseil de Sécurité de l’ONU, qui se prononcera en octobre prochain.
Établie en juin 2004 afin de ramener l’ordre en Haïti suite à la chute de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, la MINUSTAH est actuellement composée de 7.200 militaires de 15 pays et 1.951 policiers de 36 nations.
Les responsables latino-américains mettent en perspective la possibilité d’une reconversion des forces militaires de la MINUSTAH en y incluant des éléments à double capacité, pour pouvoir soutenir des efforts de construction d’infrastructures et de développement économique.
Le premier ministre haïtien met en relief la nécessité de l’apport de l’ONU en matière d’éducation, de santé et autres aspects ayant trait à la vie quotidienne de la population haïtienne. Il plaide en faveur de l’aide économique de la communauté internationale.
Selon Alexis, depuis environ 7 mois la sécurité est revenue en Haiti, mais la situation est encore fragile. Il souligne l’importance de renforcer la formation des policiers, de poursuivre la réforme de la justice et la lutte contre la corruption, la drogue et l’impunité.
Les progrès en matière de développement, la stabilité accompagnée d’un renforcement institutionnel permettront dans le futur le retrait de la MINUSTAH, souligne le premier ministre d’Haiti.
Le ministre chilien de la défense, José Goñi, admet que la présence militaire considérée comme indispensable aujourd’hui, n’est pas suffisante. Pour lui, il est nécessaire d’approfondir le travail en faveur du développement économique et social en vue de l’épanouissement démocratique.