« Un Haïtien au conseil municipal de New York
Guy Taillefer»
Historique puisqu’il est devenu le premier Américain d’origine haïtienne à être élu au conseil new-yorkais. L’homme de 54 ans, médecin de formation, leader communautaire et responsable d’une organisation de jeunes, l’a emporté avec 43 % des voix, loin devant son principal adversaire, à une élection partielle dans le district numéro 40 de Brooklyn, qui abrite une large communauté antillaise. La campagne a été suivie de près dans les médias en Haïti.
La politique est une affaire complexe dans Central Brooklyn et le district 40, souligne la presse new-yorkaise, est considéré comme un important foyer de militantisme autour de questions comme la brutalité policière et l’immigration. Très convoité, ce siège a attiré une dizaine de candidats de différentes origines: de la Jamaïque, de la Barbade, du Panama, du Pakistan… Parmi les candidatures, celle de Joel Toney, ancien ambassadeur à l’ONU de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
La candidature même de M. Eugene a été interprétée comme un signe bienvenu de maturation au sein de la communauté haïtienne, qui a souvent tendance à se diviser. Ses leaders ont organisé des réunions dans le but précis d’éviter que la communauté ne s’éparpille parmi plusieurs candidats.
M. Eugene a du reste reçu des appuis de taille: celui d’Yvette D. Clarke, conseillère du district jusqu’à ce qu’elle soit élue au Congrès aux législatives de novembre dernier; celui aussi de la mère de cette dernière, Una, qui a fait l’histoire en 1991 en devenant le premier membre de descendance jamaïcaine à siéger au conseil municipal de New York; celui, enfin, de l’influent syndicat des travailleurs de la santé.
En appuyant M. Eugene, les Clarke ont apparemment décidé de récompenser la communauté haïtienne pour le soutien qu’elle leur a apporté au fil des ans.
Les Haïtiens seraient environ 200 000 à New York, encore que les chiffres sont plutôt imprécis. Ils sont environ 50 000 à Montréal. À l’échelle internationale, on évalue la diaspora haïtienne à quelque deux millions de personnes.
Ref: Le Devoir
Avec The New York Times
Une courtoisie de Michel Leroy