Ce fut l’année des dupes. L’impression qu’on s’est fait tous berner, rouler. Y compris le pouvoir en place.
D’abord une force de maintien de la paix dont le mandat a été renouvelé pour un an, mais demeurant sous le Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies qui définit Haïti comme une nation en plein chaos (guerre civile, ‘ entité chaotique ingouvernable ‘) au même titre qu’un Irak ou un Afghanistan.
Et pourtant on compterait sur le bout des doigts le nombre de coups de feu entendus pendant l’année.
Les chefs de bande retranchés dans les quartiers populaires de la capitale sont tous aujourd’hui sous les verrous et le président René Préval a pu déclarer lors de la dernière assemblée générale de l’ONU que ‘ à l’heure où nous parlons ‘ il n’existe pas une seule zone de non droit en Haïti.
Mais sa supplique pour remplacer les blindés onusiens par des engins de travaux publics n’a pas été entendue pour autant. Et pour cause, cela n’entre pas dans le fameux Chapitre 7 qui nous gouverne (au sens fort du mot).
L’année des dupes.
Au risque de nous tromper en effet, on a l’impression que l’international a son programme et qu’il applique. Et à la perfection.
Tandis que le pouvoir en place: ou il n’a pas de programme. Ou il n’a pas les moyens de sa politique.
Performances macro-économiques record mais…
Ce sont les institutions financières (FMI, Banque mondiale) se félicitant des performances macro-économiques record des grands argentiers haïtiens (inflation ramenée à 8 ou 9%, mise au placard de la planche à billets, strict contrôle des dépenses publiques, respect absolu des critères du libre marché)…
En même temps jamais la misère n’avait été (ou paru) aussi noire: aucun emploi durable de créé, le pouvoir d’achat plus que jamais inexistant. Quant aux prix à la consommation, ils échappent à tout calcul même du plus économe des ménages.
Pendant ce temps on distribue des prix à nos économistes…
De qui se moque-t-on?
L’année des dupes. La suite!
