Maudite ménopause
Ce soir-là, l’humoriste et comédienne Lise Dion participait au show de Normand Brathwaite, <i<Belle et Bum sur les ondes de Télé-Québec. Elle était en forme et toute belle. Bien maquillée, bien coiffée, prête à donner une bonne performance. En moins d’une minute, la pauvre avait le visage ruisselant de sueurs, le cheveu tombant et semblait essoufflée. Malheureuse de la stituation, entre deux paroles, la comédienne a expliqué qu’elle avait vraiment très chaud pour ensuite ajouter Excusez-moi, j’ai 50 ans et je suis en pleine ménopause.
Toutes les femmes lui auraient témoigné de la sympathie. Toutes les femmes de 50 ans connaissent le problème et prient le ciel que la bouffée de chaleur n’arrive pas au moment même où elles feront leur entrée dans une pièce ou au moment de rencontrer un important client. On aura beau nous répéter depuis des siècles que c’est une étape normale dans la vie des femmes, reste qu’on souhaite mourir chaque fois qu’une chaleur s’amène alors qu’on performe en public. Les hommes ne peuvent pas comprendre ça et très peu témoignent une certaine empathie devant le phénomène naturel.
La maudite chaleur qu’on sent venir qui part du bout de l’ongle du gros orteil pour monter jusqu’à la pointe du dernier cheveu de la racine, laissant sur son passage une victime baignant dans l’eau, prête à se noyer, le visage démaquillé, le cheveu cotonné et le vêtement souillé. C’est l’enfer !
Et ça peut durer longtemps. Trop longtemps.
S’il n’y avait que les bouffées de chaleur, on arrêterait de se plaindre, mais il y a pire car ces bouffées de chaleur causent des sueurs nocturnes qui peuvent interrompre le sommeil. Chez certaines femmes, ces perturbations sont si fréquentes qu’il leur est impossible de dormir. D’où la fatigue, l’irritabilité et la difficulté à se concentrer. Les troubles du sommeil peuvent aussi découler du stress occasionné par les autres changements liés à la ménopause. On le sait, l’estrogène a beaucoup d’effets bénéfiques sur le cerveau. Il augmente l’apport sanguin au cerveau, favorise l’apprentissage et le développement de la mémoire en aidant les cellules nerveuses à former de nouvelles connexions.
Comme les sécrétions d’estrogène baissent durant la préménopause, certaines femmes peuvent avoir de la difficulté à se rappeler certains détails et à se concentrer sur diverses tâches. Pas vraiment agréables quand on doit gagner sa vie à la sueur de son front.
Et que dire de la libido ! Quand elle n’est pas complètement kaput, elle diminue tellement qu’on songe sérieusement à vivre en solo. Bien sûr, on ne peut jamais prédire les effets de la ménopause sur la vie sexuelle, trop de facteurs entrent en ligne de compte.
Et l’hormonothérapie?
De plus en plus critiquée. Parait que c’est directement relié au cancer. Pas très encourageant.
Et, quand on a fini cette chère ménopause, on arrive à l’âge d’or. Un âge très critique car, si par malheur, on n’a pas beaucoup d’argent, on mange les pissenlits par la racine dans des parkings de vieux qu’on a rebaptisés résidences ou nursing homes.
Mais il y a de l’espoir. La ménopause est l’un des rares avantages de vieillir pour les femmes, et grâce à une nouvelle pilule anticonceptionnelle, les femmes de tous âges auront bientôt le choix de vivre ou non avec les menstruations. Un médicament appelé l’Anya sera bientôt sur le marché et grâce à ça, les femmes pourront choisir d’avoir des menstruations ou non.