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Les Tubin sont arrivés

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Les Tubin sont arrivés
Les Tubin sont arrivés et seront parmi nous jusqu’à Pâques!

C’est la même chose chaque année, qu’ils viennent nous voir pour six mois, trois mois ou quelques semaines, ils répètent toujours la même chose: On es-tu bin, maudit qu’on est bin en se tapant sur une bedaine pas encore bronzée.

Quand ils arrivent, on est heureux, et on espère qu’ils vont nous aimer, revenir souvent et rester longtemps. On leur fait de la place, on leur laisse même toute la place dans les stationnements. On les aime, on les attendait depuis des mois, et on est contents de les voir. Faut bien l’avouer, les Tubin sont notre source de vie.

Pourquoi les Tubin? La première phrase que les Québécois disent en arrivant en Floride, c’est: On est-tu bin, maudit viarge de bâtard qu’on est bin. Osti qu’on est bin. Ca a pas d’allure. Et ils répètent cette phrase 100 fois par jour durant des semaines, voire des mois.

On est bien. C’est vrai! Fait beau. Fait chaud. Pas de neige, pas de glace, pas de pelletage, pas de bottes, pas de bas, pas de manteaux, pas de mitaines, pas de pneus d’hiver, pas de slutch, pas de froid, pas de dégivrage, pas de chauffage, pas de tempête, pas de grosses factures, pas de troubles, pas de niaisage. On vit. On respire et on en profite pleinement. Demain est un autre jour. Et puis, on est en vacances!

Mais, on est tu-ben la gang? On est ben à mort! On a les mêmes émissions de télé que chez nous, on parle la même langue, on mange la même chose, on achète les mêmes affaires, on a les mêmes amis.

Et nos Tubin se tapent la bedaine, se la frottent d’huile solaire, osent le gros orteil dans l’océan, s’écrasent sur leur chaise, font le trip du toaster pour bronzer. Dix minutes sur un bord, dix minutes sur l’autre. Faut bronzer égal pour épater les amis en revenant. Au diable le cancer de peau, les rides ou le vieillissement prématuré, on est ben, on a bronzés, ca marche. Ca prend un beau bronzage pour prouver qu’on a passé quelques semaines en Floride. Tout baigne dans l’huile. Au propre comme au figuré.

Pour plusieurs Canadiens, le bronzage reste encore le douteux symbole d’une richesse qui n’existe pas, d’une illusion maudite, d’un succès parfois éphémère.

Il faut le voir pour le croire. Sur les plages en haute saison, dans certains secteurs, on peut à peine déposer sa serviette ou sa chaise tellement il y a du monde. Et ils sont pratiquement tous Québécois. Ils noircissent et sont bien. Pourquoi pas !

Les gens se parlent, rient, fraternisent, flirtent et passent au même resto le soir. C’est inévitable. Les Québécois mangent et vivent en gang. Fréquentent la même banque aussi. Ils font tous la queue à la même place, sont malades aux mêmes cliniques, visitent les mêmes hôpitaux et se marient entre eux. Certains arrivent célibataires en octobre et repartent en couple et même mariés en avril.

Arrivez, on vous attend. Et passez de super belles vacances. Vous les méritez.



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Journaliste depuis près de 50 ans, Michèle Sénécal a fait ses classes avec des grands du monde de l’édition de l’époque comme Yves Michaud, Jean-Charles Harvey, Edward Rémy, André Robert. Travaillante acharnée, elle a touché à tout dans le métier. Des affaires sociales au milieu du show-business, elle a toujours roulé sa bosse. Durant son parcours, elle a dirigé des publications chez Québecor, collaboré au Journal de Montréal et compte à son actif, quelque 250 histoires d’amour pour les magazines Québecor de l’époque. En semi retraite, elle rédige la chronique Showbiz dans Planète Québec depuis les débuts du magazine et, avec Yvonne Courage, elle a fondé Destination Soleil, un cyber magazine sur la Floride en novembre1999.