Nouvellement chef de l’opposition, il ne serait nullement étonnant que Bernard Landry nous annonce sa démission dès mardi.
Il va le faire, et il aura raison.
Se retrouver dans l’opposition à son âge, alors qu’on a encore tant de choses à dire et à faire, qu’on croit mordicus à ses idées, n’a rien de reluisant ou d’invitant. La retraite est tentante et on comprend facilement les jours de réflection qu’il s’accorde.
Amoureux fou de Chantal Renaud, homme passionné, allumé, bon vivant, épicurien, cultivé, à la retraite, Bernard Landry n’aura jamais le temps de s’ennuyer. Il pourra écouler des jours heureux avec sa compagne, profiter de sa famille, voyager, lire tout ce qui lui tente, écouter sa musique, aller au théâtre, à l’opéra, jardiner, faire la cuisine et enfin vivre. Il se doit d’en profiter le temps qu’il est encore en santé. La défaite est un mal pour un bien. Je dirais même qu’elle est sa bouée de sauvetage. Elle lui permettra de laisser le robot de côté et de redevenir « un gars ben ordinaire ».
Il pourra paresser au lit jusqu’à 8 heures tous les matins, lire ses journaux en pyjama, admirer la nature de sa magnifique maison au bord du St-Laurent, critiquer à sa guise, oublier les gardes du corps, vivre son intimité le bonheur total ! S’il n’était pas amoureux, tout serait différent, mais il l’est. Il a ce grand bonheur d’aimer et d’être aimé, d’avoir assez d’argent pour ne pas se tracasser avec l’avenir. Quoi demander de plus à la vie?
Quand on a la chance d’être amoureux à 60 ans et de tout recommencer après des années de maladie,de travail, de stress, avec la bénédiction de ses enfants, on tient notre chance à deux mains. On ne laisse rien passer et on vit à 100 milles à l’heure. Le bonheur est une denrée rare, il faut en profiter. Chantal lui a sûrement fait réaliser tout ça ! C’est une fille très intelligente.
La vie de chef de gouvernement a beau avoir son petit côté glamour, elle comporte des peines et des frustrations monstres. A 64 ans, l’âge de monsieur Landry, on élimine le stress de son quotidien et on pense à être heureux. Plus on vieillit, plus on veut profiter de la vie et oublier le quotidien et la politique.
Monsieur Landry nous fera part de sa décision quand il aura l’assurance morale que c’est la bonne a-t-il dit. Aucun échéance pour l’instant, mais tout le monde sait que c’est une question d’heures.Personne ne peut décider à sa place, mais Chantal a des grands projets d’écriture et lui-même pourrait sérieusement écrire ses mémoires. Il a beaucoup à raconter.
Son parcours est fascinant.
Il faut partir d’un petit village du Québec pour se hisser au sommet comme il l’a fait, flirter avec les rois et les gueux et décrocher tous les honneurs. Il ne sortait pas de la cuisse de Jupiter mais il a drôlement fait son chemin. Un exemple pour tous les Québécois. Tout est possible quand on veut réussir. Où qu’on soit, qui qu’on soit.
La mollesse n’a jamais été sa tasse de thé. Il aura rigoureusement travaillé toute sa vie, il mérite une retraite dorée et heureuse. Ne ne le retenez personne, ne soyez pas jaloux, laissez-le être libre et heureux… Votre tour viendra. La vie est ainsi faite. On passe un peu partout, mais on ne reste jamais longtemps à la même place.
Une belle retraite, c’est ce qu’on lui souhaite. La vie est trop courte pour ne pas profiter de chaque instant qui passe. Chaque instant de liberté, d’amitié, de chaleur et d’amour.
Bonne retraite et Chapeau monsieur Landry, vous êtes un grand Québécois !