Avec trois joueurs, on s’attendait à une campagne électorale intéressante, enlevante, avec des déclarations pour raviver notre petite touche nationaliste et penser à autre chose que le conflit en Irak.
Quelle amère déception!
De l’extérieur, la campagne est terne, insipide, inodore et incolore. C’est la valse des milliards. Les chefs parlent tous les trois de la même chose sur un tempo différent. Ils nous promettent mer et monde alors qu’on sait très bien qu’ils nous mentent effrontément. Comme par miracle, deux semaines avant les élections, on a trouvé des milliards pour le pauvre peuple. Le 15 avril, on changera d’idée.
La pauvreté et la santé ils axent tous là-dessus. Mais sommes-nous limités à ce point? On effleure à peine les autres programmes sociaux pourtant très importants ou si on les effleure, c’est tellement farfelu comme idée.
Mais Yvon Deschamps l’a toujours dit: Mieux vaut être riche et en santé que pauvre et malade….Nos chefs le savent, cognent sur le clou et purgent le peuple. La politique, c’est comme le show-business. Si les candidats n’ont pas de panache et ne savent pas leur rôle, le résultat sera très médiocre.
La santé…quelqu’un devrait leur dire qu’avec un ticket modérateur, ils réglèraient 90% des problèmes du pays… Mais là, on va me dire que c’est une histoire d’amour avec le Fédéral.
La pauvreté… Peut-être qu’on devrait leur suggérer des bons programmes d’éducation pour contrer le décrochache scolaire et leur dire que ce n’est pas en entretenant aussi bien les assistés sociaux qu’on fera un peuple riche, fort et en santé. Il faut faire autre chose.
Pendant que Mario Dumont, qui avait pourtant le vent dans les voiles l’automne dernier, dérape et adopte un style hargneux et pépère. Jean Charest répète la même chose comme une girouette et cogne sur la tête de son rival. Quant à Bernard Landry, il est revenu à son style paternalisme des années 70. Sauf que le ton paternalisme, on n’en a que faire en 2003. Il nous semble irréaliste, complètement déconnecté de la réalité des gens.
Une campagne électorale qui n’a aucun relief. Chacun des chefs devrait revoir son image et sa façon de faire avant qu’il ne soit trop tard.
Jusqu’à maintenant, les chefs nous laissent sur notre appétit et leurs conjointes également. Ni les Michou, Chantal ou Marie-Claude du monde n’arriveront à séduire l’électorat. Les filles ont beau se promener la bouche en coeur pour nous plaire et se mettre au diapason du peuple, ça ne marche pas.
Jean Charest ne fait tout simplement pas le poids et nous fait douter de ses capacités à devenir chef du gouvernement.
Charest s’amuse à faire campagne avec des chicanes de clocher comme en 1960. Il devrait reviser ses positions. Il s’est embourbé avec les défusions et n’en sort pas.
Bernard Landry a adopté un ton paternalisme qui énerve, il accumule les gaffes, son programme est irréaliste.
Il fait princier, condescendant. Chaque fois qu’il apparaît au petit écran, on a l’impression de revoir une vieille pub chère aux Québécois « Oui Papa », du père Scheller décédé depuis 20 ans.
Mario Dumont est devenu hargneux, empesé, pépère et ne semble pas toujours à l’aise. Il était bien parti mais on dirait qu’il a raté le coche. Il n’arrive pas à faire passer ses idées. Mario devra mieux s’entourer, trouver un « image maker » pour les deux prochaines semaines s’il veut marquer des points.
Mais, bien sûr que je vais regarder le débat ce soir Jacques Moisan anime. Ca devrait être bon ! Chaque candidat joue sa dernière carte. A la fin du débat, les Québécois auront une idée nette et précise et leur choix sera fait.
Chaque chef a droit à deux interventions de trois minutes. Il y aura également des périodes de débat de cinq minutes où deux chefs se mesureront l’un à l’autre. Le consortium est formé de Radio-Canada, TVA, Télé-Québec et TQS qui diffuseront tous le débat ce soir de 20 h à 22 h.