L’avocat de la défense interroge sa cliente, devant la Cour.
– Madame Martin, quel âge avez-vous?
– 86 ans
Que s’est-t-il passé en ce bel après-midi du printemps 2000?
– Ben j’étais assise dans ma grande balançoire, sur mon perron, quand ce jeune est passé et m’a salué avec un large sourire.
– Le connaissiez-vous?
– Non. Mais il avait l’air sympathique.
– Que s’est-il passé alors?
– Je lui et ai dit un gros bonjour. Il a monté les marches et nous avons commencé à parler de ceci et de cela. Puis il s’est assis à côté de moi, sur le banc. On se parlait en se balançant doucement. L’air était chaud. Avec son coude, mine de rien, il me touchait souvent.
– L’avez-vous arrêté?
– Non. Pourquoi?
– Qu’a-t-il fait en plus?
– Bien, il se collait de plus en plus et a même commencé à me frotter le sein.
– Avez-vous protesté?
– Non, j’aimais ça. Personne ne m’avait touché ainsi depuis le départ de mon Albert, il y a 23 ans.
– Humm… Et après?
– Il a placé sa main sur ma cuisse, a soulevé ma robe bleue et il me caressait doucement…
– Ah oui? Et quoi encore?
– Bien…
– Allez-y, n’ayez pas peur.
– Je n’ai pas peur. Il a pris ma main et l’a placée sur son pénis…
– Sur son pénis?! C’est ça, j’ai bien compris? Sur son pénis?
– Oui, oui. Il était très dur et c’est à ce moment-là…
– À ce moment-là?
– Oui, c’est à ce moment-là que je me suis levée. Je suis entrée dans la maison. Il m’a suivie.
– Il vous a suivie???!!!
– Oui, j’ai enlevé mes petites culottes, je me suis couchée sur le sofa du salon et je lui ai demandé de me prendre: «Vite. Prends-moi! Prends-moi!» C’est à ce moment-là que ce chien sale s’est mis à rire comme un dément en disant: Poisson d’avril! Poisson d’avril! Vous savez, je suis vieille et je vis seule. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver et le fusil de chasse de mon Albert n’est jamais loin. Je me suis levée, j’ai pris le fusil et je l’ai tiré dans les couilles!
Mao