Télé à notre image
Le débat fait rage en France mais les États-Unis n’ont pas attendu bien longtemps pour aborder la question de l’homoparentalité dans les émissions de télé. Précurseurs et miroir de l’évolution de la société, les séries télévisées mettent en scène des familles homoparentales depuis déjà une quinzaine d’années. Sur des chaînes nationales et à heure de grande écoute, elles posent ainsi les questions et reflètent les désapprobations relatives à ce schéma familial tout en proposant des modèles tous très différents.
Dès le deuxième épisode de la série ultra populaire Friends (nous sommes alors en 1994), Ross apprend que son ex-épouse, qui l’a quitté pour une femme, est enceinte. Ce n’est pas sans quelques altercations et interrogations que le paléontologue laisse le couple lesbien élever son fils, mais celles-ci relèvent uniquement de jalousie et non de craintes quant au bien-être de son enfant qui, il le sait sera bien entouré. Un grand coup de pied donné dans les préjugés et qui ouvrira la voie à d’autres show télévisés.
Quelques années plus tard, The L Word explore plus en profondeur le couple lesbien. Parmi les héroïnes de cette série qui retrace le quotidien d’une communauté lesbienne, deux d’entre elles élèvent un enfant né grâce à une insémination artificielle. Bette et Tina représentent un modèle de couple traditionnel, dont les difficultés, les angoisses et les joies sont les mêmes que dans n’importe quelle famille.
Modern Family, diffusée sur le network américain ABC et dont les audiences sont constamment en hausse depuis quatre ans, fouille quant à elle la question de la cellule familiale. L’intrigue est centrée sur trois familles aux schémas bien distincts : une dite traditionnelle composée d’un couple dans la quarantaine élevant ses trois enfants turbulents, une recomposée dans laquelle mari et femme accusent une différence de quelques décennies et enfin un couple homosexuel qui vient d’adopter une petite fille. Cameron et Mitchell se voient alors confrontés aux interrogations de tous jeunes parents. C’est ici le papa poule contre le papa débordé, le gay exubérant contre l’autre plus discret et pudique dans l’expression de ses sentiments qui s’affrontent jusqu’à trouver le juste milieu et le bon équilibre pour offrir à leur petite Lilly la meilleure éducation.
Queer as Folk suit le quotidien d’une bande d’amis homosexuels aux murs festives. Lorsque la série débute, Brian, le héros principal, vient de faire un don de sperme à un couple d’amies lesbiennes. A la naissance de l’enfant, c’est le rôle du père biologique qui est questionné. Simple donneur, modèle masculin ou patriarche bienveillant ? Une question que le trio tentera d’élucider au fil des expériences et au long des cinq saisons.
The New Normal centre exclusivement son intrigue sur un couple homosexuel et la mère porteuse enceinte de leur futur enfant. Pour la première fois, l’homoparentalité devient le sujet principal d’une série télévisée. Bryan et David, couple très amoureux et très aisé, veulent à tout prix fonder une famille. Ils paient alors Goldie pour devenir leur mère porteuse et tous trois deviennent très proches. Ils forment avec la jeune femme et sa fille née d’un ancien mariage une heureuse famille recomposée. Mais la grand-mère de Goldie n’accepte pas cette situation. Conservatrice, elle n’hésite pas à faire preuve de sa désapprobation. Le personnage représente ainsi l’opposition populaire et formule les reproches et les craintes adressés habituellement par une partie de l’opinion publique.
Au Québec, il y a des années que les téléromans abordent tous ces sujets. Chaque téléroman a son couple gay, sa famille monoparentale, ses femmes lesbiennes, sa fécondation in vitro et des gens qualifiés de minorité visible. La télé ne serait pas conforme à la norme si on laissait tous ces gens de côté. Ils existent. Autant dans la vraie vie que dans les téléromans. C’est d’ailleurs dans le très populaire téléroman Unité 9 à Radio-Canada qu’on voit davantage de scène de lesbianisme. Normal, ces femmes vivent en prison.
Showbiz
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Des petites nouvelles juteuses sur le merveilleux monde des artistes et de la télévision. Ne ratez pas ça, c’est pour vous qu’on fait ça tous les jours.